Un gros sac dos sur les épaules, enfin, un sac de taille normal qui apparaît immense sur tes épaules, le plus que nécessaire, sûrement de quoi manger pendant deux jours, une lampe torche, même… Une corde ? Un briquet ? Non mais Georges, tu participes enfin à une sortie capture, pas à Koh Tanla. Une casquette vissée sur la tête avec de grosses lunettes te permettet de ne pas trop souffrir de la lumière. Tu soupires, ta longue capte te protège également la nuque et pour te rafraîchir, un Roucool a élu domicile sur ta tête et fait virevolter doucement ses ailes. Cette brise fraîche n’a rien de désagréable, bien au contraire.

Vous avez cinq heures au départ donné par les deux enseignants qui semblent se chamailler, tu soupires, la dispute et les querelles ne sont que le reflet d’une âme triste, il faut savoir s’écouter paisiblement, pourquoi faut-il toujours devenir agressif ? Toutefois, lorsqu’on évoque des marques blanches comme délimitations, tu tiques, tu voudrais bien y croire, mais est-ce qu’elle seront pas grises à ta vue ? Surtout à l’ombre ? Lorsque les élèves se dispersent, tu vas voir l’enseignant Ace, essayant de paraître le moins intimidé.

-Excusez moi monsieur, mais, je… vous savez, je suis malade et je ne vois pas les couleurs… Comment sont les marques, s'ils vous plaît.

Après t’être fait dévisager, il daigne répondre.

-Ah, ouais, je sais, bah c’est des traces de peintures horizontales, si tu vois une quelconque marque et personne autour de toi, rebrousse chemin.

-Je…

-Tu veux pas que je t’accompagne ?

-Non mais…

-Alors file ! Rah, Seigneur !

-On ne jure pas sur le Créate…

Le regard noir de ton enseignant t’intime d’arrêter cette phrase, tu te dis qu’il faudrait peut-être réellement songer à ne pas trop provoquer cette ancienne légende du combat pokémon. Les élèves se sont déjà bien dispersés, certains s’envolent, d’autres semblent pouvoir couper de gros arbustes et se frayer un chemin, certains surfent même sur leurs pokémon, c’est incroyable tout de même. Tu soupires en observant ce qui se passe. Armé de tes deux pokéballs, tu vas pouvoir livrer ton premier combat, même si l’idée de fracasser un pokémon ne t’enchante pas, mais dans le doute, tu te dis que Hrabrost doit s’entraîner, ce n’est pas en se cachant sur ta tête qu’il deviendra l’emblème suprême du courage ! Bien au contraire !

-Tout se passera bien Hrabrost, tu ne risques rien, nous sommes dans une zone délimité. Nous sommes à l'abris.

Si seulement.

Tu entreprends cette délicieuse balade, persuadé que tu ne risques rien, tout ira pour le mieux. Le vent fait parler les feuilles et tu dois bien admettre que parfois, cela t’arrache un petit sursaut. C’est la première fois que tu te retrouves seul et livré à toi-même dans la nature. Tu avais décliné les autres sorties-captures, préférant t’isoler pour travailler, le monde extérieur t’effrayais encore un peu. Sans oublier un Roucool particulièrement peu emballé à l’idée de se battre. Vous n’êtes pas le duo le plus farouche, après tout, l’usage de la violence vous est clairement déconseillés.

Tu es donc bel et bien livré à toi même. Hrabrost vole, se retournant régulièrement pour vérifier qu’un immense Ectoplasma n’est pas entrain de se préparer à vous avaler dans un monde de ténèbres, de discorde, de souffrance, de haine et d’hérésie où se cumulent les pires images de la vie, des céréales que l’on verse dans le bol, APRES le lait. Le temps clair et dégagé permet de savourer le monde d’Arceus dans sa splendeur, tu aurais presque envie de jouer de la flûte, mais tu dois pourtant te concentrer sur ta mission. Cette capture, ou du moins, cette tentative, c’est un nouveau pas pour ton expérience de dresseur.

Ce que vous ne semblez point savoir, c’est que vous êtes suivit par un petit renard roux, très taquin. À pas feutrés, il se faufile entre les arbres, les herbes et le regard de ton compagnon volant. Sans bruit aucun il virevolte paisiblement en guettant quelles bêtises faire. Pourtant il ne semble pas décider de passer à l’action. Surtout lorsque tu sors ton encas, du pain perdu avec un peu de miel.

-T’en fais pas Hrabrost, j’en ai fais beaucoup au chalet ! J’en referai si tu veux, je sais que tu aimes ça.

Le Roucool commence à piocher dans la gamelle, se régalant, de plus tu lui offres quelques caresses et gazouille avec lui. Donner de l’amour, c’est important après tout. Le Goupilou ne peut qu’observer, peut-être un peu jaloux la scène, réclamant lui aussi cette attention qu’il a seulement en faisant des farces. Le pauvre petit est seul et bien souvent livré à lui même. Timidement il s’approche, tête baissée, queue au sol. Ton regard ce penche sur ce pokémon gris et noir, magnifique, tu lui adresses un sourire, bienveillant.

-Bonjour jeune compagnon, est-ce l’odeur qui vous a amené jusqu’à moi ? Prenez donc vos aises et mangez, j’en ai pris en plus dans le cas où je rencontrerai de jeunes pokémons.

Tu t’assois, imité par Roucool, les renards ne chassent-ils pas les oiseaux ? Il se pose sur tes genoux, gardant sa place de starter, le trône royal de son altesse Hrabrost.  Tu as un autre sourire attendri. Le Goupilou commence donc à croquer timidement, avant d’y aller plus franchement après une mine surprise, ce jeune homme semble bel et bien apprécier le repas. Un sourire aux lèvres tu sors donc une pokéball pour la tendre au Goupilou.

-Je te laisse une chance de venir si tu veux ! Mais c’est à toi de choisir, je ne peux t’imposer la présence. Peut-être qu’il te sera agréable de faire un petit bout de chemin ensembles n’est-ce pas ? Tu pourras manger du pain perdu au moins !

Le petit renard vient donc loger son nez sur le bouton de la sphère rouge et blanche avant de s’y faire absorber. C’est quelque chose de nouveau pour toi et Hrabrost, tu n’avais jamais vu pareille situation, la capture d’un pokémon est quelque chose de nouveau que tu découvres avec un œil curieux. La sphère bouge, lentement, d’un côté et de l’autre par ondulation, comme s’il fallait attendre un temps spécial avant de réussis sa capture. Lorsque la pokéball cesse de bouger plusieurs secondes, tu en déduis que le processus est terminé et que tu peux, par conséquent, affirmer haut et fort avoir réussis à capturé ton tout premier pokémon ! Un sourire aux lèvres. Tu t’empresses de libérer le Goupilou afin qu’il puisse revenir manger avec vous, vous passez une bonne heure à discuter, manger et jouer dans le calme et la bonne humeur.

Lorsque l’heure approche, tu te décides de revenir sur tes pas aidés de tes pokémons afin de regagner la plateau principal où les enseignant attendent les élèves en tapant du pieds, entre le top-dresseur qui s’apitoie sur son sort et le scientifique aigri, tu trouves que c’est un miracle du Grand Créateur.

Sur le chemin du retour, tu peux observer la démarche gracieuse et fluide de ton nouveau compagnon, c’est mignon, cette façon qu’il a de se dandiner. Tu as l’impression devoir les Aristochats marcher, dans cette scéne iconique avec les oies. Que de souvenirs. Tes parents s’étaient procurés une version noir et blanche pour que tu t’échappes de ton usuelle superstition. Tu espères que ta collocation ne va pas dérailler avec la présence de nouveaux pokémons. Jamais tu n’aurais cru capturer un tel pokémon, à vrai dire que nouveau pokémon te fera bizarre, chaque nouvelle découverte te semblait impossible avant qu’elle ne t’apparaisse. Allons Georges, tu n’as pas fini.