Chaud.
C'était sans doute là, tout ce qu'on aurait pu retenir de cette sortie. Il faisait affreusement chaud. Suffisamment pour que toi même tu en oublies, vertu et prestance. Te voilà, projetée sur ce malheureux caillou : mal fagotée et suante. Déshonneur. Tu étais si épuisée par la température ambiante, que tu en oublias même de juger les frasques de tes professeurs - pitoyables pourtant. N'étaient-ils pas sensés assurer votre éducation et votre sécurité ? Papa en entendra certainement parler.
En attendant, te voilà donc au milieu de ce rocher isolé. Sans d'autres assurance que ta bouteille d'eau et que le malheureux tissu qui te protège tes coups d'Hélios. Tu as l'air d'une souillon, Rosalina. Assurément, c'est une punition divine qui te frappe... Et tu portes toute la responsabilité de ta respiration découpé au degré. Il faut dire que l'astre soleil à de quoi t'en vouloir : ces derniers mois tu n'as que peu briller. Entrée académique impeccable, quelques-badaux qui t'admire, certes... Mais où nait ton destin exceptionnel ? Où en sont tes exploits, tes douze travaux ? As-tu imposé le nom des Uana dans l'esprit de tes camarades ? Que nenni. Rien de tout cela. À ton nom, certains rient même tandis que d'autres s'en étonnent... Comme si il y avait encore une signification cachée à celui-ci. Que savent ces badauds des Uana au juste ? Tu ne sais pas. Mais ils en savent quelque-chose et ça te perturbe.
Comme si il y avait un sens caché à ton identité... Était-cela qui te rendait aussi inefficace ? À son exemple, tu repensas à la dernière sortie capture sur laquelle tu t'étais embarquée : bien plus agréable, tu étais arrivée aux abords d'un lac qui te permettait au moins de sortir Hercule - plus compliqué dans cet environnement - ; tu y avais rencontré un Frissonille qui te sied pourtant parfaitement et la suite... Ce n'était pas la peine d'y penser. L'échec de cette capture, comme ton échec à créer le chaos à la saint sylvestre et l'échec plus cuisant encore de rester anonyme : te coinçaient la gorge sur un constat des plus amères.
Tu n'es pas parfaite, Rosalina.
Pas immortelle non plus ; et cette chaleur nouvelle te met face à ta propre mortalité. À ton propre échec. Tu ne vaux rien, tu es plus bas que terre : bienvenue en enfer. Face à ce constat, te voilà bien obligé de boire de l'eau. Survivre au feu. Survivre... Quelle façon pathétique de vivre.
Voilà plusieurs minutes que tu marches sur ce fichu caillou, que tes pensées virevoltent mais atterrissent toujours sur ce fâcheux constat. Haine et Peine t'enlacent soudainement, transformant tes gestes pourtant bourgeois en marche désorganisée et colérique. Tu traines du pied, entraine des pierres dans ton sillage, trace ces mêmes sillages sur tes joues bordées de larmes et t'écroules soudainement. Le sol te nargues. Et tu le frappes. Il faut bien ça pour faire passer la haine. Il faut bien ça pour riposter aux enfers...
Loin de chez toi, loin de tes astres : Rosalina finit par disparaitre et c'est cette traine d'Héra qui montre son visage pivoine, écrasé par l'échec d'un soleil cuisant.
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