Mouais
Il était un peu mitigé. C’est pas que faire équipe avec une personne qui pourrait lui cramer la face lui faisait peur. C’est simplement que ça fait pas forcément très envie comme perspective. Surtout que vu la tête de sa partenaire, ça se voyait qu’il l’énervait.
Mais wait on parle de Kasai là ?
Qu’est ce qu’il en a à foutre en vrai. Qu’on l’apprécie ou pas, il n’a pas le temps pour le social. C’était aussi inutile que chronophage. Et avec son emploi du temps de ministre, il n’y avait pas la place pour parler joyeusement avec d’autres humains. Et puis la joie le rendait malade (chaotique personne qu’il était), ce qui le faisait vibrer c’était écraser ses adversaires après un rude combat. Mais je m’éloigne un peu du sujet.
Ce fut Yuna, qui à la sortie rompit le silence pour directement demander s’il avait quoi que ce soit sous la main. Le blond, un sourire narquois sur le visage, hocha la tête. Evidement qu’il avait quelque chose, rien n’échappait à son regard acier (et à son piratage des caméras de Nuevo).
«
Exchiel, on va lui montrer, elle comprendra mieux.
-
Bien chef, ça va secouer ! »
La Kadabra saisit la main de Yuna sans préavis et téléporta le groupe directement au dortoir Noctali, devant la chambre que partageait le Pokéathlète avec Georges. Plus rapide qu'à pieds. Oui il s’agissait d’une coloc aux antipodes l’un de l’autre. Mais voyez, Georges doit bien être le seul étudiant à supporter les frasques de Kasai sans jamais râler. Bon il avait bien tenté une ou deux fois de le convertir à sa religion, mais voyant que c’était peine perdu, le médecin n’insista pas plus. J’exagère peut être un peu, Munashi et Murata, ses deux meilleurs amis, arrivaient à le supporter (me demandez pas comment par contre) et faisaient même tous les entrainements du coach (à ce niveau c’est au-delà du masochisme).
Devant la porte que le blond déverrouilla, le duo et leurs Pokémons purent entrer dans une chambre jour et nuit. Non pas comme il fait ensoleillé d’un côté et noir de l’autre non non. C’est juste que l’endroit où vivait Georges était d’une propreté impeccable, récuré jusqu’aux moindres recoins avec sur les étagères trois plaques exposées dont une sous cloche avec plein de mots disant danger dessus, des saintes croix et du sel. Sa plaque spectre quoi. Et du côté de Kasai, un autre univers. Des tas de feuilles noircies de notes s’échouaient de tous les côté, masquant le sol de leur présence trop nombreuses. Le bureau croulait sous d’épais carnets, trois écrans d’ordinateur et des accessoires d’entrainement, il y avait affiché sur les murs des stratégies d’offensive de football Unysien et des affiches d’élèves avec le meilleur potentiel pour devenir joueur dans le club de Kasai. Sa forte motivation, on ne pouvait le lui reprocher.
«
Vas y Yuna, c’est le bordel et à part Cerberos personne ne mord ! » plaisanta Exchiel.
Si Kasai. Mais bon valait mieux cacher cette information. D’un pas assuré, il déverrouilla son pc qui afficha directement sur l’écran de gauche une dizaine de caméras placées dans les rues de Nueva. L’écran central lui était sur les dernières brèves journalistiques et enfin l’écran de droite affichait l’emploi du temps du coach avec le contenu des prochains entrainements qu’il compte faire. Un chaos organisé que seul lui comprenait.
Il s’assit sur sa chaise de bureau et ouvrit un compilateur de code qu’il fit directement tourner. Puis il sortit les tweets et coupures de journaux sur l’écran central, avec les informations souhaitées.
«
J’ai déjà des informations, quelques témoignages nébuleux et bien sûr les suspects ne se dévoilent pas aux caméras. Il y a une préférence pour des attaques aériennes, ou dans le noir. Ça a commencé la semaine dernière et le phénomène s’amplifie. »
Il montra les coupures de journaux à Yuna qu’il avait eu la foi d’imprimer, il y en avait un peu trop. Et pareil pour les tweets incendiaires de citoyens mécontents. Ils ne semblaient viser personne en particulier, mais sur certains commentaires certains pensaient que c’était la faute d’une des deux écoles. Par contre impossible de savoir laquelle évidemment, trop peu de gens avaient posté pour que ça soit significatif.
Tut.
Son programme venait de finir de tout compiler et une carte d’Adala s’afficha avec des points rouges positionnés dont la concentration se précisait au centre ville.
«
Ce programme affiche l’endroits où il y a eu agression grâces aux plaintes exprimées à Adala, que ce soit sur Facebook, twitter, Pikastram ou à la police. J’ai des sources de signalement assez fiables (on dit merci à son papa mafieux).
Si c’était des Pokémons sauvages, ils n’attaqueraient pas précisément cet endroit, ce serait des attaques aléatoires et surtout dans la périphérie, pas au centre. »
Toujours avec la carte affichée, Kasai chargea toutes les caméras qu’ils avaient piratées au centre-ville, elles étaient juste au nombre de trois, il n’a pas eu le temps d’en trouver plus. C’était déjà assez un Gary Sue comme ça, il n’allait pas non plus tout avoir sous le coude. En plus de ça, leur positionnement ne permettaient pas forcément de voir grand-chose. C’est pas avec ces cams qu’on allait observer le moindre kill vent (pardon). Chewing gum dans la bouche, le blond réfléchissait, puis il remonta le temps sur les caméras en accéléré pour tenter de voir quoique ce soit, une silhouette, un Pokémon, n’importe quoi qui pourrait les aiguiller sur un individu quelconque.
«
Bon on sait au moins où il faut aller, tu veux faire quoi, on tente de les spots à la caméra ou on fonce dans le tas au centre ? J’ai pas de préférence, mais si Cerberos aurait besoin d’aiguiser un peu ses crocs. »
A cela son Demolosse gronda, dévoilant des dents toute plus aiguisées et pointues les une que les autres.