the phantom light
Il faut croire que tous les chemins mènent au Phare de Leair. En réalité, c'est plus une question d'amusement. Il faut dire que la coïncidence était trop belle pour que Magnolia ne la concrétise pas. Elle a prit l'habitude depuis son arrivée à l'académie que de parcourir régulièrement les propositions de missions. Monsieur Nahr a fermement insisté dans ses entretiens d'orientation que l'expérience sur le terrain prodiguée par les missions sont capitales au passage de ses grades et à la réalisation de ses ambitions.

Du coup, bonne élève, Magnolia parcourt régulièrement les offres pour quelque chose d'intéressant. Ce qui est rigolo, c'est que la toute première mission qu'elle a réalisé, à l'époque accompagnée uniquement de son petit moumouton, s'est déroulée au Phare. C'était musclé et elle est toujours très heureuse d'avoir eu la chance de tomber sur Kasai comme partenaire. Il a réussit à la guider dans leur infiltration et elle sait que les informations fournit par le duo ont été capitales à l'arrestation des Riccaveci.

Maintenant un peu plus âgée, un peu plus mûre et accompagnée de trois pokémons (dont le moumouton évolué), elle a bien envie de voir ce qu'est devenu ce lieu qui a été une première pierre à l'édifice de sa construction à la Pokémon Community. Aussi, la proposition de rejoindre une équipe de contrôle pour vérifier que tout est en ordre dans le phare est tout simplement une occasion en or pour la rose.

Elle n'a pas beaucoup hésité avant de signer et de s'y inscrire. Elle a toujours, quelque part dans les fichiers de son iPok les plans transmit par Kasai et il ne lui faut pas longtemps, le matin du jour J pour les retrouver et les laisser ouvert, disponibles rapidement.

Son équipe est entièrement dans leurs pokéballs et elle a enfilé des vêtements pratiques, t-shirt et pantalon cargo, complété par son sweat Mentali. Consciente du caractère parfois un peu bancal du Phare, elle a également mit quelques élémentaires dans son sac à dos ; cordes, lampe torche et kit de premier soins semblent indispensables.

Elle a rendez-vous aux abords du Phare vers 17 heure. Elle arrive avec quelques minutes d'avance, le corps chaud grâce au petit footing qu'elle a fait pour venir jusqu'ici. Quand elle s'approche, elle remarque une autre tête rose qu'elle ne met pas longtemps à reconnaître.

- Lilas !

Sa partenaire d'un cours spé topdresseur est déjà là, toujours aussi élégante et propre sur elle. C'est quelque chose qu'elle admire toujours chez la plus âgée. Lilas a toujours cet air de zen et de contrôle. Si Magnolia est consciente qu'une façade est bien souvent que ça, une façade, elle reste admirative de l'image que la coordinatrice semble toujours projeter.

- Comment tu vas ?

Leur aimable discussion est rapidement interrompue par l'un des officiers du commissariat de Leiar venu leur confirmer les détails de la mission avant qu'elles ne puissent se lancer.

- Bonjour les filles ! Bon rien de bien complexe hein, ça devrait vous prendre une ou deux heures à tout casser mais le Phare attire toujours des individus un peu louches et avec toutes les affaires avec la Section Mana et le Coven Chowa … on veut pas les laisser nous passer sous le nez. L'idée c'est que vous fassiez un tour, que vous fouillez un peu tout histoire de voir si il y a des gens qui y sont passés récemment. Si oui, faudra qu'on ajoute le phare à nos patrouilles. Entre vous et nous, j'espère pas, on est surmenés … Bref vous avez des questions ?

Un petit va et vient de question permet de clarifier les détails avant que l'officier ne reparte. Magnolia se retourne vers Lilas, un léger sourire sur les lèvres. Elle incline la tête en direction du Phare.

- On y va ? J'ai déjà eu l'occasion de m'y rendre donc je peux un peu guider mais je sais pas si ils ont fait des changements depuis que je suis venue …

Est-ce que la trappe qui mène vers les galeries rocheuses des falaises est toujours présente ? Si ça les a bien arrangés avec Kasai, ça lui semble être un problème assez fragrant de sécurité …

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Magnolia esquisse un sourire. Loin d’être un experte de l’exploration, il est certain que son choix de parcours et de spécialité se prête plus à des expériences d’exploration … Lilas et la coordination se doit d’être bien plus casanière. Sans que l’un ne soit mieux qu’un autre, elles ont simplement des forces et des faiblesses bien différentes. Là où Magnolia apprend à s’adapter à des environnements très divers, Lilas apprend à communiquer avec ses clients et à répondre à leurs besoins.

Magnolia se retrouverait bien embêtée si on lui demande un jour d’infiltrer l’univers de la coordination … Elle peut plus ou moins s’intégrer dans les filières top dressage et scientifique mais la coordination … elle doit bien reconnaître que la majorité des cours du tronc commun qui tombent sous cette ombrelle sont parmi les plus complexes à maîtrisé pour la rose. Elle est juste pas faite pour cet univers et pour être parfaitement honnête, ça l’intéresse pas plus que ça.

Le duo se met donc en route sous l’injonction de Magnolia en direction de la porte d’entrée du phare. Ce dernier est assez grand et Magnolia sait, pour l’avoir déjà exploré, qu’il y a quatre étages en plus du rez-de-chaussée. Si les étages en eux même de sont pas dramatiquement larges, ils contiennent en générale deux ou trois pièces. Ils sont connectés par des échelles et au rez-de-chaussée, il y a une trappe qui mène vers un système de cavernes et tunnels qui se jettent dans la mer, par les falaises. L’exploration ne devrait pas leur prendre un temps monstrueux mais, tout de même, il y a à faire.

La remarque de Lilas la fait se retourner de moitié, pour observer sa camarade. Son pull est épais, donc elle n’y a pas fait trop attention, mais elle a raison, il fait plus frais que prévus. Ces derniers jours, ils ont eu de belles températures donc cette semblable légère chute peu surprendre. Après, pour être franche, Magnolia sait que le climat de Leair est quelque peu … particulier. Ils sont, après tout, encore dans la période hivernale de l’île. Le grand glacier n’a pas encore fondu et la forêt est bien différente en ce moment que lors de l’été. C’est peut-être à cause de ça ? Magnolia hoche vaguement les épaules, pas certaine que ce soit très intéressant comme réflexion.

La suite du questionnement de Lilas, alors qu’elles approchent enfin du phare l’est plus. Et c’est plus simple d’y répondre aussi. Magnolia se laisse quelques secondes avant de répondre. Après tout, même si elle s’entend bien avec Lilas, elles ne discutent pas tous les quatre matins. Elle ne veut pas spécialement l’embêter avec des informations trop personnelles.

- Oh comme tout le monde j’imagine, j’avance dans mes grades doucement, je suis proche de mon troisième et le quatrième ne devrait pas tarder à suivre. Aries, mon starter a évolué également. Lors de …

Elle hésite un peu, jetant un regard vers l’autre rose. L’attaque de l’académie est parfois un peu taboue, il y a des élèves qui préfèrent ignorer complètement l’évènement. Après, Lilas a toujours montré qu’elle était une jeune fille forte, si c’est un sujet qu’elle veut éviter, elle n’hésitera probablement pas à le dire à Magnolia.

- Lors de l’attaque du Coven et de la Section. Il est tombé KO suite à la dernière attaque du Rugit-Lune mais il s’est bien battu. Et puis ça faisait longtemps qu’il s’entraînait pour évoluer donc, on était très content.

En réalité, si elle a, en effet, été très heureuse lors de l’évolution de son starter, les évènements qui ont conclu l’attaque, eux, ne sont pas très joyeux. La véritable célébration de l’évolution (conjointe avec celle de Robin, le Lockpin de Lyria) n’a eu lieu que quelques jours plus tard quand toutes les émotions sont redescendues et qu’elles étaient prêtes à faire la fête.

- Et toi ? Tu disais que tu avais beaucoup de boulot toute à l’heure …

Pour être honnête, Magnolia s’y connaît tellement pas en coordination qu’elle ne sait pas vraiment quand la saison est chargée, ni pourquoi elle peut l’être. Elle est une complète novice.

Tout en parlant, les deux jeunes filles pénètrent dans le bâtiment. Circulaire et donc difficilement meublé, c’est relativement vide et poussiéreux. Rien ne semble vraiment avoir été déplacé récemment, et tout ce que Magnolia peut observer a une bonne couche de poussière qui prouve que ça n’a pas été dérangé. Pendant que Lilas fait le tour, Magnolia se dirige d’un pas décisif vers la trappe, vérifiant son mécanisme et si elle est bien verrouillée. Tout semble en ordre et le duo peut rapidement monter à l’étage.

Si le rez-de-chaussée est une seule pièce ouverte, c’est quand on monte qu’on peut découvrir les premières pièces fermées. Pour être plus efficace, aucune des deux Mentalis n’ayant envie de passer des heures dans le vieux Phare, elles sélectionnent chacune un côté du couloir et en font le tour des pièces. Heureusement, la structure même du bâtiment empêche un nombre aberrant de pièces et il ne faut pas longtemps aux filles pour confirmer que tout est vide.

Plus que trois étages et elles auront fini. Vraiment, ce genre de petites missions, c’est presque reposant.

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La réponse de Lilas la surprend un peu, étonnement. C’est vrai qu’elle n’a jamais vraiment eu à réfléchir à l’impact de toutes ces attaques sur les élèves les moins enclins au combat. Celui qui s’en rapproche le plus dans son cercle d’amis, c’est Itzan et au final, il s’en sort bien. Doudou s’en sort bien. Mais il est vrai que entourée principalement de PokéAthlètes et TopDresseurs … tous ses amis vivent bien l’idée de devoir se battre régulièrement contre des bêtes grandioses. Ça fait plus ou moins partit du curriculum.

Pour une coordinatrice qui veut juste fabriquer ses vêtements en paix … Oui, elle peut voir comment tout ça est juste … trop. Elle esquisse un demi sourire un peu embêté en direction de la plus âgée. Elle a vraiment l’air de ne pas arrêter. Si Magnolia comprend parfaitement l’envie de tout faire et de tout faire le mieux possible, elle sait à quel point les pauses sont importantes.

Elle laisse échapper un petit rire à la mention d’une sieste. Peut-être qu’elles trouveront un endroit pas trop poussiéreux où Lilas pourrait se poser ? Franchement,  Magnolia n’est pas contre l’idée de faire l’inspection seule si ça peut permettre à sa camarade de se reposer un peu. Après, elles seront plus vite rentrées si elles s’y mettent à deux et elle sera plus à l’aise à la Demeure Mentali …

Le duo est efficace et enchaîne rapidement les étages les plus simples avant d’arriver dans les quartiers de vie et à la machinerie. Plus complexe dans sa conception et surtout plein de recoins, les deux filles y passent un peu plus de temps. Vérifier que tout est en ordre et que personne n’a caché quelque chose de potentiellement destructeur dans un petit coin oublié.

Pendant que Magnolia termine de noter l’état des machines, Lilas monte à l’étage. Il ne lui faut pas longtemps pour remarquer un problème. A l’appel de son aînée, Magnolia monte rapidement, accueillie par une Lilas un peu paniquée. Et en effet, le temps n’est pas … très accueillant. Si, habituellement, la vue depuis le sommet du Phare est impressionnante et sublime, aujourd’hui, il est difficile de ne voir ne serait-ce que le sol.

Les nuages sont devenus noirs. Le vent souffle fort, semblant faire trembler l’édifice. Au loin, le tonnerre gronde.  Bref, une tempête est en approche et elles ne sont pas un endroit très sûr pour la traverser. Proche de la mer, en bord de falaise et dans l’ensemble assez vieux, le Phare n’est juste plus vraiment fait pour traverser les intempéries.

Magnolia hoche rapidement la tête, faisant signe à Lilas de prendre la tête pour descendre. Elles doivent filer. En soit, elles ont fait le tour et il n’y a aucun signe d’occupation humaine donc, mission accomplie ? Elles peuvent rentrer. Et rentrer elles tentent. Les étages sont descendus à toute vitesse jusqu’au rez-de-chaussée.

La main sur la poignée, Magnolia tente d’ouvrir la porte. Elle est fermée. Elle a claquée quand elles sont rentrées ? Elle fronce les sourcils, cherchant à forcer le passage. Malheureusement ça ne bouge pas. Elles ne peuvent pas utiliser la trappe, les tunnels donnent sur la falaise et si avec un beau temps l’escalade est sympathique, avec une tempête, c’est hors de question de s’y tenter. Elle tente les fenêtres. Fermées ou bien scellées, elles sont en tout cas impossibles à ouvrir. Elle lance un regard inquiet à Lilas.

- Je peux essayer de défoncer la porte avec Aries, tout semble bloqué …  

Un vague plan en place, Magnolia laisse son Moumouflon sortir et lui demande rapidement de charger la porte. Ne discutant pas les ordres de sa dresseuse, Aries se prépare, prend autant d’élan qui le peut dans la petite pièce et s’élance à direction de la porte. Le choc est ferme. Aries est repoussé par ce qui semble être une sorte d’aura violacée et la porte … la porte n’a pas bougée. Si Aries ne semble pas avoir prit de dégâts, il est visiblement agacé et retente la manœuvre quelques fois avant que Magnolia ne l’arrête. Ça sert à rien.

Elle se mordille la lèvre. Elle attrape son iPok, cherchant à envoyer un message au commissariat. Elle voudrait qu’on vienne les chercher mais avec ce temps … Au moins prévenir qu’elles sont là et bloquées jusqu’à preuve du contraire. Elle se tourne vers Lilas, un peu déconfite.

- J’ai plus de réseau pour prévenir … Tu as une idée ?

Si elles parviennent à  identifier cette aura et/ou sa source … elles parviendront peut-être à sortir …  

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Pas forcément très paniquée mais consciente de la montée de nerf de sa camarade de dortoir, Magnolia presse le pas dans les escaliers. Malheureusement, pas rapide ou non, ça ne change pas grand-chose à leur problème … La porte est belle et bien fermée et jusqu’à preuve du contraire, impossible à ouvrir. Tout du moins, et Magnolia estime que c’est une bonne mesure de force, Aries n’arrive pas à l’ouvrir même quand il fonce dedans, cornes en avant.

Elle fixe le verrou une demi-seconde, il faut vraiment qu’elle apprenne à crocheter les serrures … Au vu de ses objectifs professionnels et simplement ses hobbys périscolaires … c’est presque un scandale qu’elle n’en soit actuellement pas capable.

En réponse au manque de résultats obtenus par la force, Lilas se décide à tenter autre chose. Elle libère rapidement deux de ses pokémons. Une Chapotus, déjà rencontrée lors de leur cours en commun et un Polichombr. Ce sont deux pokémons que Magnolia ne connait pas trop. Elle est même assez peu certaine de connaître beaucoup de choses sur leurs types. Ce qui explique l’exclamation de surprise qu’elle laisse échapper quand la poupée traverse le mur pour rejoindre l’extérieur et tenter de … et bien tenter de contacter l’extérieur ou de les libérer ? Elle sait pas trop.

Du coin de l’œil, Magnolia observe la scène, impressionnée par le travail très coordonné des équipiers de Lilas. Un résultat sans doute obtenu avec les nombreuses heures dans l’atelier qu’elle a mentionné plus tôt. Franchement, si Aries pouvait s’accorder ainsi avec les autres pokémons … l’avantage serait conséquent. Soudainement, elle comprend bien mieux pourquoi de nombreux grands dresseurs pokémons s’essaient à la coordination pour un petit temps. Si en voilà les résultats … elle voit l’intérêt.

Après un tour rapide et un peu de feu pour faire sécher la petite poupée, trempée par la tempête extérieure, la sentence tombe. Elles sont bloquées ici jusqu’à ce que la tempête ne tombe. La route est visiblement inondée et c’est tout simplement trop dangereux de sortir. Magnolia pousse un soupir. Si elle n’est pas forcément foncièrement dérangée de rester bloquée ici pour une soirée/nuit, elle n’est pas exactement extatique non plus.

Lilas non plus visiblement.

Surprise par l’exclamation de la plus âgée, Magnolia se tourne vers elle, les yeux ronds. Et bien, pour tout ce qu’elle donne en permanence une apparence de contrôle, Lilas, quand elle crise, crise comme il faut. Vaguement amusée et vaguement inquiète pour la Mentali, elle l’observe sans trop savoir quoi faire. Le truc c’est qu’elles ne sont pas foncièrement très proches et que, même avec les personnes dont elle est proches, Magnolia est une quiche en manière de réconfort. Demandez à n’importe lequel du Club des 5.

Elle veut bien essayer, là n’est pas le soucis, mais Magnolia est dans le pratique, la résolution. Les mots réconfortants qui sont là pour calmer et adoucir une situation c’est juste … pas son truc. Elle est rassurée quand Ena, la Chapotus, lui fait rapidement signe de juste … laisser faire. Laisser à Lilas le temps de reprendre le contrôle et se calmer.

Et comme annoncé, après quelques minutes, Lilas se calme et se retourne vers Magnolia, un léger sourire sur les lèvres et le masque en place à nouveau. Elle fronce les sourcils. C’est peut-être un peu hypocrite de sa part de commenter sur toute cette affaire mais ça n’a pas l’air très … sain ?

Perplexe et terriblement décontenancée, Magnolia hoche vaguement la tête en direction de Lilas. Rapidement cependant, elle se reprend et se met en marche, à sa suite, son esprit pratique faisant le tour de ce qu’elles ont à leur disposition. Lilas a de l’eau, un peu de nourriture, de la lumière et du divertissement. Magnolia a de l’eau, quelques gâteaux au fond de son sac et de la lumière. Comme dit, à elles deux, elles devraient s’en sortir.

Crise de nerf mise de côté, il n’y a pas grand monde d’autre avec qui Magnolia se sent confiante de survivre une nuit dans un phare abandonné en pleine tempête.

Du coin de l’œil, elle remarque une table. Il ne lui faut pas longtemps pour la ramener au centre du bâtiment, loin des fenêtres qui vibrent. Magnolia serait presque tentée de proposer de monter et s’installer au dernier étage. Elle a toujours l’orage étrangement relaxant. Le truc c’est que Lilas semble à deux pas de véritablement craquer et Magnolia n’a juste … pas la foi de tenter le diable.

Installée à leur petite table, les deux jeunes filles déposent leurs butins respectifs et, posé comme ça, ça fait vraiment … triste ? Enfin, c’est pour quelques heures. C’est pas comme si Magnolia n’était pas habituée aux longues nuits à fixer le vide après tout … Elles se lancent rapidement dans une partie de cartes. Pour être franche, c’est plus Lilas qui apprend à Magnolia a jouer qu’autre chose … Elle a jamais vraiment eu l’occasion d’apprendre. Ou de jouer.

Le calme semble être retombé après toutes ces émotions. Dans le lointain, la pluie tombe fortement, le vent gronde contre les murs et le tonnerre frappe. Outre le fait qu’il fait un peu froid et qu’il y a de moins en moins de lumière avec la nuit qui tombe peu à peu, elles sont presque bien. On pourrait presque croire qu’elles ont volontairement choisit de faire des kilomètres pour s’installer dans un vieux phare pour jouer aux cartes.

Hm.

Peut-être pas.

Elles échangent les cartes depuis un petit moment, discutant gentiment au passage, quand la lampe de Magnolia commence à clignoter. Elle plisse les yeux. Elle sait qu’elle a changé la pile récemment. La suspicion redouble quand c’est la même chose pour celle de Lilas. Par intermittence, la lumière disparait totalement.

Suuuuper. C’est quoi la nouvelle embrouille ?

Le son de la pluie est rapidement remplacé par des hululements et autres bruits difficilement identifiables. Elle lance un regard en direction de Lilas, prête à la voir criser à nouveau. Ça serait vraiment pas le moment. Hm. Autour d’elles, à part les lumières clignotantes, Magnolia ne remarque rien de vraiment anormal. Elle est pas vraiment certaine de la marche à suivre.

Elle sait, intellectuellement, que les fantômes sont plus ou moins un truc réel. Il y a trop de témoignages, des fantômes qu’on peut rencontrer directement, et la simple existence du type spectre sont autant de preuves qu’ils en faut. Le truc c’est que c’est aussi un domaine que Magnolia ne maîtrise absolument pas. Elle n’y a simplement jamais été confrontée.

Uuuugh. Ça pouvait pas rester simple hein ?

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Agacée et fatiguée. Mais pas d’explosion nucléaire. C’est bien tout ce que Magnolia peut demander. Lilas semble avoir déchargé la majeure partie de sa frustration toute à l’heure ou, tout du moins, s’être résignée à ce que leur soirée ne sera juste pas habituelle. Elle réagit rapidement, laissant deux autres de ses pokémons sortir de leurs pokéballs. Si Funécire est facilement identifiable, la petite rose est plus perplexe face au coffre ( ? ) qui vient de juste sortir de la pokéball. C’est réellement un pokémon ce truc ? Et bien … Elle a encore beaucoup à apprendre.

Il vient probablement de Paldea, elle est vraiment pas encore tout à fait à jour avec toutes ces nouvelles espèces.

Lilas prend vite le contrôle de la situation, exposant calmement ce qu’elle supposait et ce qu’elle pouvait faire.  Très peu habituée au type spectre et à ce type de situation, elle écoute attentivement l’autre dresseuse qui, appuyée de son équipe, se révèle être un peu plus une experte dans le domaine. Suivant le mouvement, Magnolia se redresse, observant le petit Spectre de feu sauter sur l’épaule de sa dresseuse. Elle hoche la tête à la mention d’une sieste dans un environnement aussi peu sur. C’est même pas comme si Magnolia pouvait assurer sa protection De toute évidence, elle n’a simplement pas les connaissances pour gérer un Phare Hanté.

Elle absorbe avec attention les conseils donnés par Lilas. Être le plus calme possible pour ne pas leur donner des émotions sur lesquelles se nourrir semble être la clé. Elle ne se fait pas trop de soucis en réalité. Si il y a bien une chose qu’elle maîtrise, c’est bien ses émotions. C’est juste trop important. Elle devrait donc parvenir à être un minimum utile. Elle. Parce que son équipe …

- Merci Lilas.

Elle fait un rapide point mental de ce qu’elle sait du type Spectre. Ils sont faibles face aux types spectre et ténèbres, efficaces sur le psy et le spectre et immunisés aux types combat et normal. En échange, ils sont inefficaces sur le type normal. Pas vraiment de penchant vers le physique ou le spécial que ce soit en attaque comme en défense et ils sont généralement un peu lent. Tout ça pour dire que Magnolia et son équipe composée de trois type normal dont un double type psy n’est vraiment, vraiment pas en position d’affronter des spectres. Elle n’a qu’à prier pour tomber sur un double-type qui l’arrangera un peu mieux … Le seul qui peut vraiment faire quelque chose, c’est Gemini, son Girafarig. Malgré sa faiblesse, il a quelques attaques ténèbres qui peuvent être efficaces.

Cogitant en avançant derrière Lilas, Magnolia rappelle également Aries. Elle adore son starter mais elle le connait. Et elle sait qu’il va foncer au moindre danger. Son manque de contrôle de soin est habituellement un joli moyen de la faire sortir de sa zone de confort, mais dans ce genre de cas … Mieux vaut ne pas tenter le diable. Elle le sent remuer dans sa ball, marquant son mécontentement à l’idée de voir sa dresseuse partir seule vers une situation potentiellement dangereuse. Ça fait à moitié lever les yeux au ciel à Magnolia. De un, elle est accompagnée de Lilas et son armée de spectres. De deux, Gem’ peut être efficace et est prêt à sortir. Aries ? Il ne peut littéralement rien faire face à des spectres. Il n’a que des attaques normales et combats. AKA tout ce à quoi un spectre est immunisé.

Il faut vraiment qu’elle diversifie un petit peu son équipe. Et qu’elle réfléchisse un peu plus sérieusement à sa couverture de types. Si c’est la première fois qu’elle se retrouve ainsi handicapée, elle ne doute pas que le problème se reposera.

Il ne faut pas longtemps à leur exploration pour tomber sur les premiers fauteurs de troubles. Le Funécire a le réflexe de briser la pseudo illusion sur le mur avant qu’ils ne puissent vraiment les surprendre. Très pratique cette capacité à se détecter mutuellement entre spectres. Si, effectivement, ça les rend très visibles aux yeux de leurs adversaires, elles savent où aller.

Quelques Fantominus, Fanthrym et Skélenox forment une sorte de petite bande. Poison/Spectre, Dragon/Spectre et pur Spectre, pas spécialement arrangeant pour son équipe mais bon. En toute franchise, Magnolia est pas certaine que la force brute soit la meilleure solution à cette situation. Il y a de toute évidence un nombre important de pokémons dans le Phare. Elles ont certes les spectres de Lilas mais sont-ils véritablement capables de vaincre tous les pokémons sauvages ? Magnolia n’en est pas certaine et elle n’est pas sûre que c’est un pari qu’elle veut tenter, surtout en ne sachant pas ce qui se cache plus haut dans les étages. Ici, ça n’est que quelques pré-évolutions et elles peuvent sans doute les vaincre. Si elles sont accueillies à chaque étage par une horde de cette taille, graduellement plus puissante … ça tournera vite mal. Et elles sont bloquées ici. Une tentative pacifique est probablement la meilleure option.

Des deux côtés, personne de bouge. Outre la Ball’Ombre pour désorienter les petits fantômes, il n’y a pas eu d’autre attaque. Les spectres n’ont pas eu le réflexe d’attaquer et il lui semble que ces un des types reconnu pour leur intelligence. Dans tous les cas, ça se tente probablement. Elle inspire et ajuste son langage corporel pour être le plus ouverte possible contrairement à la posture défensive qu’elle avait jusqu’alors. Du coin de l’œil, elle les observe, attentive à leurs réactions.

- Bonsoir ?

Décidément peu à l’aise, elle continue quand elle voit qu’ils ne réagissent pas plus que ça.

- Nous sommes de toute évidence vos colocataires pour la nuit. C’est un peu contre notre grès, on voulait juste vérifier que tout allait bien, que personne ne vous embêtait …

C’est clairement étirer un poil la réalité mais c’est un talent de Magnolia. La mission demande de vérifier si il n’y a pas eu de traces d’occupation humaine. Les pokémons ne sont pas des humains. Attiser un poil leur sympathie en se présentant comme des alliés ne peut qu’aider.

- La tempête nous force à rester ici jusqu’à ce que ça se calme. On peut probablement s’arranger ? Nous resterions au premier étage et on vous dérangera le moins possible. En échange, si vous pouviez nous laisser tranquille également …

Si les spectres ne sont pas immédiatement agressifs, ils ne sont pas exactement pas les plus ouverts. Si les deux Fanthryms ne semblent pas comprendre les enjeux discutés, Skélénox et les deux Fantominus ont une petite discussion entre eux. Au bout d’un moment, ils semblent arriver une conclusion et se retournent vers les deux jeunes filles. Tant bien que mal, avec leurs petits corps spectraux, ils leur font signe de les suivre. Magnolia échange un regard avec Lilas. Elle est vraiment pas certaine de si ça a marché et faire confiance à des pokémons reconnus pour leurs farces parfois cruelles lui semble un peu … difficile. Le truc c’est que dans tous les cas, à part tous les mettre K.O. elles n’ont pas beaucoup de choix.

Elles ne savent pas où les fantômes les mènent. Peut-être à un chef de meute qui prendra lui la décision sur la possibilité de rester ici le temps d’une nuit. Si c’est le cas, même si il décide de leur refuser l’asile, elles pourront potentiellement l’attaquer lui et en se prouvant plus fortes, s’assurer que le reste des spectres ne les attaquent pas.

Ça lui semble un peu bancal comme plan mais bon, c’est pas comme si elle avait autre chose.  

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Pendant qu’elles font l’ascension vers le sommet du Phare, Lilas réfléchit un peu à voix haute. Sa théorie tient la route et avec un petit hochement de tête, Magnolia absorbe les informations. Si deux sur trois des espèces de pokémons sont la même situation qu’elles, ça ne peut vouloir dire que du bon pour elle non ? Ca sous-entend que les Skélenoxs et leur potentiel chef sont ouverts à la négociation pour envahir leur habitat pendant une brève période. Après, elles sont humaines ce qui peut … rendre le dialogue un peu plus complexe. Enfin, pour l’instant, ils ont été assez cordiaux.

Outre leur petite frayeur en bas, avec les lumières qui frémissent, ils ont même été relativement cordiaux. La porte bloquée peut être interprétée comme une protection si on est généreux et prompt à voir les choses du bon côté. Elle n’aime pas vraiment l’idée d’être enfermée contre son grès mais … elle sait que parfois, les pokémons sauvages n’ont pas exactement la même vision des choses que des humains civilisés. Ce qui pour eux est un comportement parfaitement normal peut mal être interprété dans d’autres cercles. Tout du moins, c’est un raisonnement qu’elle a apprit à attendre surtout avec les retours d’Agatha et son parcours de Ranger.

L’avant dernier étage est bien bruyant. La salle des machines tournant à plein régime pour diriger les navires dans la tempête bien que Magnolia espère sincèrement qu’il n’y a personne sur l’eau avec un temps pareil … Leur petite escorte de spectres se stoppe devant l’échelle du dernier étage leur faisant comprendre que le bout du chemin se trouve là-haut. Pas beaucoup plus rassurée que Lilas, Magnolia lève un sourcil inquisiteur. Le Polichombr monte en premier et redescend visiblement pas du tout ravi de ce qu’il a vu en haut. Il leur fait même signe de ne pas monter. Rassurant. Magnolia échange un nouveau regard avec sa comparasse. Dans tous les cas, elles n’ont pas beaucoup d’autres choix.

Histoire d’en savoir un peu plus, Lilas monte à son tour et quand elle redescend, c’est tout aussi pâle que son spectre. Elle parvient plus ou moins à identifier le pokémon et Magnolia fronce un peu les sourcils. Elle est presque sûre que l’amie de Kasai, la blonde qui danse, elle en a un … Comment il s’appelle déjà …

- Noctunoir, je crois ?

L’adversaire plus ou moins identifié, elles ne sont pas beaucoup plus avancées sur leur situation … et sur ce que les petits spectres veulent. Ils restent figés autour de l’échelle, refusant de répondre aux questions de Lilas. Pourtant, elles savent qu’ils peuvent les comprendre et même leur répondre, à leur façon. La communication est possible. Mais là, ça semble un peu bloqué.

Ce qui inquiète Magnolia, ça reste cette histoire de manger la lumière. Elles sont dans un Phare. Un Phare dans un état un peu bancal certes mais un Phare tout de même. La fonction principale d’un Phare c’est d’envoyer un faisceau lumineux aux bateaux en mer pour leur indiquer le chemin. C’est d’autant plus important la nuit ou lors de mauvais temps. Et actuellement ? Et bien c’est la nuit et il y a une tempête. Autant dire que le Phare est rarement aussi utile que maintenant.

Elle connaît mal Noctunoir mais tout ce qui lui vient en tête c’est des histoires de mondes des âmes et d’un pseudo rôle de faucheuse. Pas un mangeur de lumière … Peut-être qu’il y a quelque chose là-haut qui le perturbe ? Peut-être est-il mal à l’aise avec la lumière ? Dans tous les cas, Magnolia est assez pour l’arrêter d’empêcher le Phare de travailler. Elle hésite un peu.

- Je pense pas qu’on tirera pas beaucoup plus d’eux. Ça m’inquiète un peu que le pokémon là-haut mange la lumière du Phare, ça peut-être dangereux pour l’intérieur. Les machines sont juste là, on peut tenter de couper la lumière d’ici puis monter voir si il voulait juste de l’obscurité, auquel cas on le fait descendre ? Et si c’est pas ça … J’imagine qu’à nous deux et avec l’aide potentielle des petits spectres … On peut tenter de le vaincre ?

Un peu ambitieux comme plan d’action mais bon …

Les deux jeunes filles entrent donc la salle des machines. Maintenant qu’ils y sont les spectres ne se décollent pas de l’échelle. Ils leur jettent des regards un peu effrayants, difficile de véritablement reconnaître leurs intentions dans leurs pupilles vides. Comme toute à l’heure, la salle des machines est grande mais il ne leur faut pas trop de temps pour repérer le panel qui gère la lumière du sommet. Quelques clics et la lumière devrait être éteinte.

Magnolia reste immobile un instant, guettant un cri, une réaction quelconque du Noctunoir. Jusque là … rien. Elles sortent de la salle et affrontent à nouveau les regards des petits spectres. Et maintenant, monter ou ne pas monter ? Magnolia est assez partisane de monter. Attrapant son courage à deux mains, elle attrape l’échelle et escalade rapidement. Elle glisse sa tête d’abord, cherchant le pokémon des yeux. Ciel, Lilas avait raison, il est terrifiant. Il semble perdu cependant. Au moins, éteindre la lumière l’a décontenancé. Magnolia finit de monter rapidement, profitant de la faible luminosité pour disparaitre contre un mur, prête à attraper Lilas quand elle montera pour l’aider à se dissimuler avec elle, derrière l’un des rares meubles du dernier étage. D’ici, elles pourront observer ses réactions et décider de la marche à suivre. La main de Magnolia ne quitte pas la pokéball de Gemini, prête à laisser sa girafe intervenir si les choses tournent mal.  

the phantom light
Les deux jeunes filles, plaquées contre le mur, profitant de l’obscurité et de la confusion du Noctunoir, peuvent observer quelques minutes son comportement. Eteindre la lumière l’a visiblement désorienté et il agit de manière un peu aléatoire. Pas d’attaque directe, pas de crise de colère dans la confusion, non, juste un pokémon terrifiant qui tourne en rond, complètement perdu. Ni Lilas, ni Magnolia ne savent vraiment quoi faire. Profiter de la confusion pour le prendre par surprise ? Chercher à lui parler ? Demander aux petits spectres de monter le rassurer ? Difficile de décider de ce qui serait la meilleure manière d’agir.

La question est bien vite oubliée quand le type Spectre s’approche d’elles. Il avance puis s’arrête puis avance à nouveau. Elle ne se rappelle pas de grand-chose au sujet de ce pokémon mais ce qui lui vient en tête est loin d’être rassurant. Se raccrochant presque désespérément aux informations données par Lilas au début de cette interminable nuit, elle contrôle sa respiration et garde une main de fer sur la panique qui monte doucement. Ses yeux restent fermement rivés sur la variable inconnue et elle force son corps à garder une posture décontracté, à l’exception de sa main droite, rivée sur la pokéball de son Girafarig.

Avant qu’il ne puisse les toucher et qu’une des deux jeunes filles n’agissent, Hansel, le Polichombr de Lilas, s’avance et se place fermement entre le pokémon sauvage et les dresseuses. Magnolia laisse échapper un léger souffle. Si la tension reste haute pendant quelques minutes où les deux spectres se toisent longuement, le Noctunoir finit par la briser et à tendre la main en direction d’Hansel. La posture de Magnolia se détend plus honnêtement que le simulacre qu’elle affichait jusqu’alors. Elle observe du coin de l’œil les deux pokémons, plongés dans une sorte de discussion.

La situation visiblement sous un certain contrôle, Lilas fait revenir Soleil histoire qu’elles puissent y voir quelque chose. Si le Noctunoir est visiblement assez peu confiant face aux deux humaines et garde un œil rivé sur elles en permanence, il accepte sans plus de difficulté leur présence. La communication est un peu difficile entre le Polichombr et sa dresseuse mais petit à petit, il semblerait que la situation s’éclaire et Lilas peut faire un résumé global de ce qu’il se passe.

Les Spectres sont venus se réfugier dans le Phare, comme elles l’avaient déduit plus tôt mais la forte lumière qui s’émane du sommet est, semble-t-il, littéralement un Phare dans la nuit pour eux et les attire. Le Noctunoir aspirait la lumière pour les empêcher de venir. Une question de possessivité sur son territoire ? La logique voudrait que, vu que les Skélénox semblent venir du Phare, le Noctunoir est, en quelque sorte, leur chef et ils habitent là en permanence. Il fait sens qu’ils ne veuillent pas voir leur maison être envahi par une multitude de pokémons qu’ils ne connaissent pas.

Et Lilas pose le doigt sur ce qui embête le plus Magnolia. Si elle n’est pas forcément sûre que ce Phare soit l’actuel moyen de diriger les navires vers l’île de Leiar, elle n’a pas spécialement envie de prendre le risque que ce soit le cas. Mais de l’autre côté, encore plus de spectre dans le bâtiment ? Elle est vraiment pas pour l’idée non plus. Jusque-là, elles ont eut de la chance. Les spectres qu’elles sont rencontrés sont farceurs, oui, mais loin d’être méchant. Elle a vraiment pas envie de voir ce qui peut se passer si un spectre vraiment en colère débarque dans le bâtiment.

Elle pense qu’elles pourraient s’appuyer sur le Noctunoir pour défendre l’ensemble et il a l’air vraiment costaud mais est-ce que ça suffirait vraiment ? D'autant plus qu'en réalité, c'est probablement pas tant que ça le cas. Peu de chance qu'il soit vraiment heureux avec elles si elles vont directement contre ses souhaits. Et puis c’est admettre qu’elles vont passer une très longue nuit, très peu confortable, toujours sur le qui-vive. Pas que ça n’aurait pas été, initialement, le cas, mais tout de même …

Magnolia inspire, expire et cherche à faire le point. D’un côté, elles ont l’option de garder la lumière éteinte, de rendre le Noctunoir heureux et donc pas combatif envers elles, en échange elles prennent le risque que le phare est capital à la haute mer en périphérie de Leiar. De l’autre côté, elles rallument la lumière, le Noctunoir est, sans aucun doute, très peu content, il les attaque et, dans le cas où elles gagnent et peuvent donc conserver la lumière du phare, doivent se tenir prête à accueillir des spectres plus ou moins hostiles pendant toute la nuit et pour tout ça, elles aident quelques marins.  

Le truc de Magnolia, c’est qu’elle est pragmatique. Affreusement pragmatique. Et la situation maintenant posée … le choix est presque facile. Oui, c’est dommage si il y a des accidents en haute mer mais la majorité des marins ne seraient pas sortis avec le risque de tempête. Adala n’est pas si loin si ils doivent trouver un autre port. Mais elles ? Leur situation est bien plus immédiate. Elles ont probablement aucune chance de vaincre le Noctunoir puis les autres spectres. Il vaut bien mieux de protéger leur peau dans le moment.

Son avis formé, Magnolia répond enfin à Lilas.

- En toute franchise, même si j’aime pas l’idée de couper le phare pour les marins, on a pas vraiment le choix. On devra vaincre le Noctunoir si on veut que la lumière sorte du phare et je suis pas sûre qu’on y arrive. Derrière, on va être confrontées aux spectres qui vont se réfugier ici qui seront pas forcément très amicaux … Le Phare est déjà éteint depuis le début de la tempête. Je pense pas que le garder allumer maintenant changera grand-chose.

Magnolia aime bien trouver des solutions. Si elles peuvent arranger tout le monde, c’est encore mieux. Mais le truc c’est que, quand poussée contre un mur, la première qu’elle protégera, c’est elle-même. Elle peut rien faire pour arranger la situation si elle est blessée ou handicapée ou quoi que ce soit. La priorité numéro un de Magnolia, c’est, et ça sera toujours, Magnolia.

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Le truc c’est que Magnolia a bien conscience qu’elle est parfois un peu trop terre à terre. Trop facilement convaincue du bon sens derrière les solutions les plus extrêmes. C’est juste qu’il y a souvent une brutale efficacité avec les solutions les plus pragmatiques. C’est pas tout à fait le cas aujourd’hui. Aujourd’hui, la situation est juste un échec de tous les points de vue. Elle pourrait essayer de se battre contre le Noctunoir et tous les autres spectres qui s’approcheraient du Phare mais … au vu de son équipe et de celle de Lilas, il n’y a aucune chance qu’elles ne s’en sortent. Elles ne peuvent pas communiquer avec l’extérieur. Il n’y a juste rien à faire.

La plus jeune voit bien que la décision est plus difficile pour Lilas que pour elle. Elle détourne le regard, le laisse se porter sur l’extérieur, sur la forte tempête extérieure. Les éléments sont déchaînés. Le vent frappe sur les vitres du sommet du phare et son bruit combiné à la pluie donne une ambiance presque irréelle au moment. Magnolia ne cherche pas à presser Lilas. Elle la laisse faire le tour de leurs options, décider pour elle-même ce qu’elle veut faire. C’est … important, elle trouve. C’est pas facile comme moment. Réaliser qu’on est plus petit que ce qu’on peut croire. Surtout après tous les évènements qui se sont déroulés ces derniers mois, les affrontements contre les titans et les révélations de groupuscules plus ou moins terroristes, il est facile de se complaire dans une impression de pouvoir.

Le truc c’est que face à tous ça, certes, ils ne sont pas toujours gagnant, mais il y a un véritable sentiment de victoire. Ils ont vaincus les hordes, ils ont tenu tête aux titans et à chaque fois, ils étaient le groupe. Là, elles ne sont que deux. Pas de champion électrique pour venir donner le coup final. Pas de meneuse d’étage enflammée pour sauver les meubles. Non, juste une Coordinatrice pas forcément entraînée au combat et une Agent à l’équipe mal adaptée.

Si les choses étaient un peu différentes …

Mais elles ne le sont pas et il n’est pas bon de ressasser tout ce qui aurait pu se passer différemment. Ça sert à rien. Ça fait pas avancer qui que ce soit. Lilas inspire face à elle puis lui fait signe de descendre. Elle est finalement arrivée à la même conclusion. Il n’y a rien d’autre à faire que de laisser le Noctunoir en gardien du Phare et de retourner en bas, tuant le temps jusqu’à ce que la tempête se lève et qu’elles puissent rentrer.

Elles sont accompagnées de la petite brigade de bébé spectres. Si Magnolia n’est pas forcément la plus à l’aise avec ce type mais elle commence à s’habituer à la petite troupe. Ils sont presque mignons. Elle glisse ses mains dans les poches de son hoodie, descendant tranquillement les étages du Phare. C’est vraiment pas comme ça qu’elle imaginait passer sa soirée. Elle a une pensée pour le Club des 5. Elle espère qu’ils sont pas trop inquiets vu qu’elle n’a pas pu les rejoindre pour le repas du soir.

Aaah, Monsieur Nahr les a probablement prévenu. Ou, plus probablement, il l’a dit à Itzan et Itzan a relayé l’information au reste du groupe. Elle a un léger sourire en imaginant l’assaut des filles demain matin. Ce matin ? Elle est pas sûre de l’heure qu’il est. En tout cas, c’est sur qu’Agatha et Lyria vont vouloir tout savoir de sa soirée bloquée dans le Phare. Et outre les dilemmes moraux qui n’en sont pas vraiment un pour Magnolia, elle est pas sûre qu’elle ait grand-chose de bien amusant à raconter … Enfin, ça l’empêchera pas de bricoler quelque chose.

Ou de simplement relayer la crise de nerf de sa camarade d’infortune. Son amie ? Magnolia cligne des yeux. Elle est pas vraiment sûre de quand on peut faire monter quelqu’un en statut social. Elle regarde un peu désemparée, Lilas hurler sur sa Chapotus. Le truc c’est qu’elles sont plutôt cordiales, leurs discussions sont toujours agréables et maintenant elles ont partagés une aventure plus ou moins intense. Sûrement c’est suffisant pour se qualifier en tant qu’amie ? C’est dans ces moments là que Magnolia réalise que sa sociabilisation est vraiment pas très réussie.

Et elle se voit pas trop demander de l’aide au Club des 5. C’est juste un peu trop gênant. Elle a trop conscience qu’elle est sensée savoir.

Lilas jure à tout va face à la situation du rez-de-chaussée. Pendant qu’elles cherchaient les spectres dans les étages supérieurs, Ena s’est fait un banquet de leurs snacks et a envoyé l’étrange pokémon coffre au plafond. Très perplexe, Magnolia s’avance jusqu’à être juste sous lui. Lilas a côté, ordonne à sa starter de faire redescendre le pauvre pokémon. Il est vraiment bizarre ce Marlon. Elle en a jamais vu …

Mais, parce que c’est jamais facile, Ena force pour faire descendre Marlon. Il faut que Lilas et Magnolia l’aide, tirant le Mordudor jusqu’au sol pour que la lévitation cesse. Et immédiatement après, les emballages lévitent. Puis les chaises suivent et franchement, Magnolia n’est peut-être pas aussi épuisée que Lilas, elle a même l’habitude d’être active de nuit mais c’est franchement un peu trop. Et, si elle ne marque pas son agacement de manière aussi vocale que Lilas, elle n’en passe pas moins.

Après un bref concerto de soupir, Magnolia actionne finalement la pokéball de son Girafarig. Elle a conscience que le type psy/normal a une évolution et est bien contente qu’il est encore assez petit pour entrer dans le bâtiment. Sa girafe n’est pas encore immense. Elle pose une main sur son dos et agite l’autre pour englober la pièce.

- Tu as moyen de capter qui nous joue encore un tour ?

Elle ne s’amuse pas à résumer la situation. A partir du moment où elle a posé sa main sur sa pokéball plus tôt dans la soirée, Gemini sait qu’il doit être attentif à ce qu’il se passe. Magnolia a fait ses petits tests il y a des mois de cela et c’est un des premiers trucs qu’elle apprend à ses équipiers. Depuis leurs pokéballs, ils peuvent avoir un certain regard sur ce qui se passe à l’extérieur. Ça permet d’appeler un pokémon et que ce dernier soit directement prêt à réagir. Pratique, surtout pour une futur Agent qui ne peut pas toujours se permettre de se déplacer avec des mastodontes mais qui a besoin de temps de réactions éclairs quand elle les fait sortir.

Toujours est-il que la Girafe se concentre un instant, sa queue fermant les yeux en même temps. Le duo étant son aura à la recherche du farceur. Tout du moins, elle espère que c’est juste un farceur. Son pokémon occupé, Magnolia se rapproche de la brigade des bébés spectres. Ils semblent trouver le tout rigolo, ricanant joyeusement entre eux. Elle leur fixe un regard noir et place ses mains sur les hanches.

- J’ose espérer que vous y êtes pour rien ? Vous pourriez nous aider ? Vous connaissez mieux le Phare et vous pouvez sentir les autres spectres si j’ai bien compris …

Autre série de ricanements. Ciel qu’ils sont agaçants mais ils se mettent rapidement au boulot eux aussi. Aux aguets, Magnolia laisse ses yeux se balader dans la salle, cherchant qui s’amuse à leur pourrir un peu plus la soirée. Du coin de l’œil, elle remarque enfin une petite figure vaguement humanoïde. C’est l’éclat du joyau rouge qu’il transporte qui attire son regard et si il n’est pas facile à observer, se fondant sans difficulté dans les ombres, maintenant que Magnolia l’a remarqué, il est hors de question de le lâcher.

- Là !

Immédiatement, en accord avec sa dresseuse, Gemini se tourne et, bien plus impitoyable que sa tête, sa queue lance une petite Assurance, envoyant le Ténéfix valser contre le mur. Maintenant bien plus repérable, le petit pokémon est vouté sur lui-même et il ricane, amusé malgré la situation très peu avantageuse dans laquelle il se trouve. Magnolia est pas vraiment sûre de ce qu’il fait ici et en tout franchise, elle en a de moins en moins quelque chose à faire. Elle est fatiguée, frustrée et en a juste globalement marre de cette soirée interminable. Elle veut juste pouvoir passer le reste de sa nuit assise à apprendre des jeux de cartes avec Lilas et rentrer dormir demain matin et ne plus penser à tout ce bordel.

Elle a bien envie de lui faire sa fête, à ce Ténéfix.  

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Le Ténéfix se prend le mur. Malheureusement, ça ne suffit pas entièrement à la mettre hors combat. Ça gène pas forcément beaucoup Magnolia. Cette nuit est frustrante et décharger un peu de violence sur un volontaire ne peut pas faire de mal. Dans le fond, les petits spectres semblent apprécier le spectacle. Tout du moins, ils apprécient plus que Lilas.

L’Assurance prise par le type Ténèbres ne l’a peut-être pas vraiment affaibli mais ça l’a certainement déconcentré. La télékinésie légère qu’il maintenait sur la pièce se relâche et avec quelques pas adroits, Magnolia parvient à esquiver les projectiles malencontreux. La deuxième Mentali … n’a pas cette chance. Du coin de l’œil la plus jeune du duo peut observer Lilas se prendre deux emballages à la suite.  Un en pleine figure puis l’autre sur le bras. Jamais, et c’est probablement le bon terme, jamais, Magnolia n’a vu quelqu’un avoir l’air aussi dégoutée.

Plus tôt dans la soirée, quand Lilas a mentionné la présence des spectres et leurs signes avant-coureurs, elle a expliqué qu’ils ont tendance à faire baisser la température. Si, il ne fait pas très chaud dans le Phare a cette heure-ci, en pleine tempête, la rose a l’impression qu’ils viennent de perdre quelques degrés. Si elle ne connaît pas Lilas en profondeur, il y a bien une chose que Magnolia sait faire et c’est observer. L’équipe de Lilas s’est redressée, presque au garde à vous, et ils ont tous fait un pas de recul.

Magnolia a généralement un bon détecteur de danger. Il s’était fixé sur le Ténéfix mais maintenant, oh, le pauvre petit pokémon n’est plus une menace. La menace est rose, propre sur elle et visiblement au bout du rouleau. Imitant ses pokémons, Magnolia recule et s’enlève du passage. Il faut quelques longues secondes aux pokémons sauvages pour capter la situation et se taire à leur tour. Les minutes s’écoulent, dans le silence le plus profond. Magnolia hésite entre laisser le temps à Lilas de se calmer ou d’exploser et d’agir. Le truc c’est qu’elle est pas vraiment douée pour tout ce qui est interactions sociales. Surtout avec quelqu’un qu’elle apprécie et avec qui elle veut garder de bons rapports.

Finalement, Lilas s’avance, pas à pas, en direction du Ténéfix. Elle sort un pokémon que Magnolia met un moment à reconnaître. La grande loutre, Mustéflott est visiblement très contente de pouvoir sortir de sa ball mais s’aligne rapidement à l’humeur de sa dresseuse. Sous les ordres de Lilas, il lance un puissant Blizzard sur le type spectre/ténèbres. Un peu soufflée par la puissance de l’attaque, Magnolia resserre son sweat autour d’elle. Cette fois-ci, les degrés en moins sont littéraux …

Sans dire plus, Lilas se retourne et comme par magie, son équipe a rangé le rez-de-chaussée, lui permettant de s’assoir à nouveau, calmement. Magnolia n’a pas grand-chose à se reprocher dans l’histoire, elle est aussi impuissante que Lilas face aux évènements de leur soirée mais elle ne peut pas s’empêcher de redresser son dos et rigidifier ses épaules sous le regard faussement glacial de Lilas. Elle a une présence terrifiante.

Elle impose ses règles. Les pose clairement et distinctement. Elle est reine du moment, en contrôle. Elle impose le respect et demande qu’on l’écoute, qu’on obéisse.

Magnolia déteste comme c’est instinctif de ne pas bouger, de pas broncher, alors que Lilas est si proche du précipice. Comme tout en elle hurle de ne pas approcher, de ne pas se faire remarquer, de juste disparaître. Son hochement de tête est minuscule. Elle sait, elle sait que c’est pour les spectres que Lilas hurle, elle sait que c’est eux qui leur cause des problèmes, elle sait, elle sait, elle sait.

Magnolia inspire. Expire. Inspire à nouveau.

Muscle par muscle, membre par membre, inspiration par expiration, elle relaxe son corps. Elle doit réussir à sortir de son instinct de combat ou fuite. Il n’y a rien à combattre et il n’y a rien à fuir. Rien de tout ce qui se passe ce soir n’est sa faute et c’est pas à elle de contrôler tous les petits spectres. Elle a déjà fait tout ce qu’elle peut et …

Magnolia s’assoie face à Lilas.

Sa gorge est trop nouée pour parler. Elle prend quelques discrètes inspirations supplémentaires.

Le tonnerre tombe.

L’ampoule grille.

Elles sont dans le noir.

Lilas éclate en sanglot face à Magnolia.

Elle frappe la table du poing.

Marlon tombe de la table et renverse son trésor sur le sol.

Lilas pleure et pleure et pleure.

Magnolia est figée. C’est dur … C’est dur en général pour Magnolia de suivre les interactions sociales. Elle a du mal à interagir avec les étudiants de la PC et malgré tous les progrès qu’elle a fait depuis son arrivée sur Leair, au fond, Magnolia reste profondément mal adaptée. Surtout face à tel ascenseur émotionnel. D’abord, elle irradie d’un calme destructeur,  ensuite, elle crie et maintenant elle pleure ? Franchement qu’est-ce que Magnolia est sensée faire ? Elles se connaissent bien mais c’est une relation presque surface.

Oui, Magnolia connaît vaguement la routine de Lilas, ses ambitions, ses hobbys, ses projets actuels parce qu’elle sait discuter et que Lilas la met en confiance pour parler de tout et rien. Mais quand soudainement, c’est plus si simple ? Quand soudainement la personne qui fait tous les efforts s’effondre et que c’est aux autres de faire le premier pas ? C’est dur et c’est terrifiant et quelque part, c’est là qu’on réalise. Qu’on réalise qui sont ses vrais amis, qui va faire cet effort pour tendre la main, qui ne te laissera pas seul.

Ça serait mentir que de dire que Magnolia n’hésite pas. Qu’elle n’envoie pas un regard terrifié dans la direction général de la Chapotus de Lilas. Qu’elle veut juste laisser tout ce bordel à l’équipe de Lilas. Qu’elle veut ignorer ce qui se passe. Ne pas s’y confronter du tout. Mais elle prend son courage à deux mains.

Soleil le Funécire a prit l’initiative de monter sur la table pour éclairer un peu le coin de la pièce. Pas loin d’elle, Gemini garde un œil sur les petits spectres taquins, c’est vraiment pas le moment de tenter quoi que ce soit. Magnolia attrape son sac et fouille quelques secondes dedans jusqu’à trouver son écharpe. Assez longue et surtout large, elle peut presque servir de plaid. Magnolia se redresse et fait le tour de la table jusqu’à être à côté de Lilas. Doucement, en faisant attention à ne pas la toucher directement parce qu’Arceus sait à quel point elle déteste qu’on la touche quand elle est vulnérable, elle dépose son écharpe sur ses épaules, couvrant tout son dos au passage. Elle s’accroupit à ses côtés et hésite un peu avant de parler.

- Je peux te toucher ?

Elle attend un signe d’accord avant de poser sa main entre les omoplates de la Mentali et de commencer à faire de légers cercles de réconfort, un peu comme Itzan le fait avec Lyria et Agatha quand elles vont pas bien. Elle sait pas trop quoi dire de plus sans être maladroite. Elle sait que sa franchise est parfois mal prise et qu’elle a tendance à être un peu trop brute pour ce genre de situation délicate. Le truc c’est que souvent, Magnolia passe pour froide et arrogante. La réalité, c’est qu’elle est souvent trop maladroite pour savoir quoi faire et que se porter vigie est la meilleure chose qu’elle sache faire. Quand les sanglots de Lilas se calment un peu, Magnolia reprend une légère inspiration avant de retenter le dialogue.

- La situation est pas idéale mais voit si tu arrives à te reposer un peu peut-être, entre nos pokémons et moi, on peut gérer le reste de la nuit ok ?

De toute façon, c’est pas comme si Magnolia aurait pu fermer l’œil. Elle a déjà du mal à se relaxer et se sentir suffisamment en confiance dans sa chambre de la demeure Mentali alors dans un Phare peuplé par des spectres sauvages ? C’est foutu. Et foutu pour foutu, si sa garde peut permettre à Lilas de relâcher un petit peu la pression … ça serait vraiment une bonne chose.

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C’est intense. Ces longues minutes où seuls les sanglots de Lilas résonnent dans le phare. C’est intense et Magnolia est crispée, inquiète que la moindre erreur signe la fin. Elle est pas vraiment sûre de quelle fin elle a peur mais elle craint quelque chose. Cette espèce de spectre qui plane sur toutes ses interactions sociales, surtout les plus tendues, n’a pas loupé l’occasion de se faire présent à cet instant. Elle se sait maladroite alors elle préfère, comme souvent, ne rien dire. Elle laisse à Lilas le temps de se calmer, de respirer, tout en lui rappelant qu’elle n’est pas seule. C’est dans ces moments là qu’elle voudrait avoir Itzan pas loin. Lui, au moins, il saurait quoi dire.

Lilas reprend son calme peu à peu, suffisamment en tout cas, pour que Magnolia ouvre la bouche et lui propose de se reposer, d’essayer de dormir tandis qu’elle s’occupe de monter la garde. Il faut quelques instants à la plus âgée du duo avant d’hocher la tête et de répondre d’une petite voix. Magnolia passe au-dessus de la faiblesse dans sa voix et de son air défait. Elle sait, elle sait à quel point on est mal après avoir pleuré. Elle connait la profonde fatigue qui nait des larmes et de tout relâcher. Elle sait à quel point ça peut être épuisant que d’être vulnérable. Alors elle laisse à Lilas le temps de formuler ses phrases, de reprendre un peu le contrôle. Elle la presse pas à répondre, à choisir. Elle laisse faire.

De toute façon, c’est pas comme si elles étaient pressées.

Lilas s’excuse pour la scène et franchement, Magnolia n’est pas vraiment sûre de la réponse appropriée. Elle lui adresse un demi sourire avant de secouer la tête.

- C’est pas la peine de t’excuser. Ça arrive.

Et quand ça arrive, c’est souvent qu’on en a terriblement besoin. Que les cuves sont pleines et qu’il faut relâcher la pression. Elle est bien la dernière pour juger en toute honnêteté. Elle a visiblement ça en commun avec Lilas. Elles encaissent et accumulent et un jour, la goutte d’eau fait déborder le vase et tout s’effondre. Elles avec. Alors vraiment, elle comprend. Elle est pas vraiment sûre de comment exprimer à Lilas que c’est vraiment ok. Qu’elle comprend la fatigue qui s’accumule si profondément en soi qu’on en voit pas le bout. Qu’elle comprend qu’un évènement qui peut sembler ridicule peut devenir la fin d’un monde.

Elle le comprend. Profondément.

Et même dans cet état, même quand elle lègue tout son contrôle dans les mains de Magnolia, elle cherche à aider. Elle appelle un nouveau pokémon, un autre allié pour la nuit. La petite algue est un triste reflet de sa dresseuse actuellement et va naturellement s’accouder au coffre. Puis Lilas s’excuse à nouveau et à nouveau, Magnolia agite la main. Il n’y a pas à s’excuser. C’est ok. C’est véritablement ok.

- Ne t’en fait pas, si j’ai proposé c’est que ça me va ! Repose toi bien.

Il n’en faut pas plus pour que Lilas s’effondre sur la table. En quelques minutes, elle est endormie. Une fois certaine que la jeune fille est endormie, Magnolia se tourne vers tous les pokémons qui traînent au rez-de-chaussée. Les mains sur les hanches, elle tente au mieux d’émuler la présence de Lilas.

- Je veux pas un bruit non nécessaire ok ? Gem, si tu peux garder un œil sur la trappe vers les tunnels, je veux pas qu’on se refasse surprendre. Je pense que c’est le seul moyen de rentrer avec la tempête actuelle. Quand à vous, si vous voulez jouer, faites ça dans les étages. Ici, c’est calme. Compris ?

Pas forcément aussi effrayante que son aînée, mais efficace toute de même puisque tout le monde se met au pas. Les pokémons sauvages se posent dans un coin de la pièce, ricanant doucement. Gemini et les équipiers de Lilas mettent en place une ronde de surveillance face à la trappe qui mènent aux tunnels.

Outre quelques intrus rapidement repoussés par des pokémons très motivés à ne pas réveiller la Mentali, le reste de la nuit est calme. Appuyée contre le dossier de sa chaise, Magnolia ne dort pas. Elle s’y attendait. Déjà qu’en temps normaux, son rythme de sommeil est très irrégulier, c’est pas bien étonnant qu’un environnement nouveau et vaguement hostile ne lui permette pas de se détendre suffisamment pour se reposer. Elle laisse juste ses pensées voleter. Elle profite d’un moment d’illumination pour avancer un peu plus sur sa thèse et elle caresse longuement Gemini les quelques fois où il vient s’allonger à côté d’elle pour ses propres moments de repos.

Finalement, son iPok bipe, marquant le retour du réseau. Elle est immédiatement inondée sous les messages du club des 5, inquiets de ne l’avoir pas vu au repas de la veille. Elle envoie un message sur leur groupe pour les rassurer avant d’aller vérifier les informations et l’état de l’île après la tempête. Si le réseau est revenu, c’est que le pire est probablement passé. Rien de bien choquant dans les news et visiblement, aucun bateau n’a coulé. Elle relâche un soupir soulagé.

Finalement, elle reçoit un message de leur officier de police pour dire qu’il vient les chercher pour les ramener au campus directement. Il sera là dans un quart d’heure. Youhouuu ! C’est officiellement la fin de leur nuit dans le phare. Magnolia se redresse, agite ses jambes avant de s’étirer longuement. Elle se tourne ensuite vers Lilas. Elle ne l’a pas vu se redresser complètement donc elle imagine qu’elle a plus ou moins bien dormi. Autant qu’on puisse bien dormir affalée sur une table en tout cas.

Elle pose une main sur son épaule avant de secouer doucement pour la réveiller avec autant de délicatesse que possible.

- Lilas ? L’officier vient nous chercher, il va pas tarder à arriver.

La plus âgée du duo aura comme ça un peu de temps pour se réveiller et s’arranger un peu avant l’arrivée de leur escorte. Elles sont pas forcément très bavardes. Entre leur nuit, très agitée et le manque de sommeil évident, leur matin est sous le signe du calme. Quand l’officier arrive enfin, glissant sa tête dans le phare, il est reçu par deux regards assez peu conviviaux.

- Bonjouuuur … J’ai des croissants, pains au chocolat et des cafés dans la voiture si vous voulez ?

Bon. Au moins, il sait qu’elles sont pas d’une excellente humeur. Magnolia rappelle rapidement Gemini et prend la suite de l’officier jusqu’à sa voiture. Comme promis, il leur a apporté le petit déjeuner et Magnolia n’a aucun problème a taper dedans. On ne dit jamais non à de la nourriture gratuite et elle a honnêtement faim. Elle grogne de plaisir quand le sucre du croissant fond sur sa langue.

- Rien de trop grave à signaler ?

Magnolia échange un regard avec Lilas avant d’hausser les épaules.

- Pas de signes du Coven ou de la Section mais y’a une sacré population de spectres dans le phare.  

C’est vrai qu’initialement, leur mission consistait à faire un tour du bâtiment pour vérifié qu’il n’était pas utilisé par l’une des deux organisations qui chamboulent l’équilibre de Leiar actuellement … Enfin, après une nuit passée là-bas, elles peuvent assurer avec confiance qu’il n’y a personne d’autre que des spectres malicieux. Ça aurait été quelque chose que de devoir partager leur refuge avec des membres du coven ou de la section … Magnolia a presque envie de croire que Lilas aurait été d’accord pour les mettre dehors, même avec le temps qu’il faisait.

Le reste de la route se fait sans trop de soucis, les deux roses un peu trop fatiguées pour vraiment pousser la discussion. Heureusement, leur petit officier semble l’avoir bien compris et se contente d’être chauffeur. Une fois arrivées au campus, elles marchent ensemble jusqu’au dortoir où elles se font attraper par une Belladonna absolument ravie de les voir revenir sans blessures. Elle les envoie sans plus attendre dans leurs chambres pour un repos bien mérité.

Avant qu’elles ne se séparent, Magnolia se tourne vers Lilas, un peu hésitante sur la manière de se séparer.

- Je sais qu’on est pas vraiment dans le même domaine mais si jamais tu as besoin d’aide pour un truc, hésite pas.

Lilas l’a jamais vraiment dit clairement, mais il y a quelque chose de similaire entre les deux roses alors Magnolia est assez confiante dans son observation du surmenage de la plus âgée. Si elle ne peut pas l’aider à avancer sur ses projets de styliste, il y a peut-être des choses qu’elle peut faire pour soulager un peu la charge sur ses épaules.

Et puis, même si Magnolia est pas vraiment une experte, après une nuit pareille, elles sont amies ? Non ?