Heureusement, le calme est revenu bien vite dans le sous-marin. Le stress redescendu, les trois jeunes femmes ont pu reprendre leur place, tirant les bilans et conclusions de cette petite mésaventure qui aura valu une belle frayeur à Léonie. En discutant avec la rousse qui par chance possède un pokemon de la même branche évolutive que leur principal suspect, Ranya peut comparer avec la dresseuse les marques de dents, qui semblent tout à fait similaire à ce qui est imprimé dans le crâne. A priori pas trop de doute, leur principal prédateur a été identifié. Vorace, et extrêmement puissant.
Après ce n’était peut-être pas forcément à but d’extraction que cela a été construit, mais peut-être par des associations de protections des pokemons aquatiques qui voulaient faciliter le passage dans les cavités à certaines espèces. C’est la perfection des trous qui me fait douter d’une véritable création pokemonesque. Dans tous les cas, peu importe l’hypothèse, il semblerait que cela ait surtout avantagé l’Aligatueur qui n’a fait qu’une bouhée des autres pokemons sauvages de la zone.
Le constat étant fait, Léonie revient avec visiblement le besoin de se changer les idées. La voilà posant tout un tas de question sur le parcours topdresseur à leur aînée, surement pour bien s’orienter à l’avenir. Des préoccupations qui n’intéressent guère l’archéologue, déjà bien lancée sur sa voie et n’ayant aucune envie de basculer chez les topdresseurs. Pas dérangée pour autant par cet égarement dans la discussion, la blonde se concentre simplement sur son travail de scientifique.
Dans un premier temps, son Ipok a fini ses recherches. Il lui donne plusieurs correspondances, mais avec un tri basique se contentant d’éliminer les pokemons non aquatiques, et les correspondances trop vagues, Ranya finit par poser l’hypothèse qu’il s’agissait très certainement de Serpang. Ils devaient profiter des tunnels taillés ainsi pour se déplacer rapidement grâce à leur corps serpenteux. Dommage que l’Aligatueur ait décidé de faire de ces quelques pokemons leur repas préféré. L’archéologue consigne ses observations dans son rapport et passe à autre chose.
Il faut absolument qu’elles trouvent un nouveau point de chute. Cette petite expérience leur a montré qu’elles ne pouvaient pas se contenter de voguer au hasard. Déjà parce qu’elles n’ont pas le temps, et surtout parce qu’elles ne peuvent pas se permettre de multiplier les frayeurs et les situations dangereuses, en tout cas sans un but précis. Alors, Ranya se met en quête de l’endroit qui fera l’affaire. Et après avoir comparé plusieurs photos et fait quelques calculs, la scientifique pense avoir trouvé le bon filon.
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Je vous propose qu’on rejoigne ce point. De l’extérieur, on a seulement quelques photos d’une sorte de trou dans une falaise sous-marine. Mais en y regardant de plus près, non seulement nous sommes assez profonds, mais le relevé topographique semble indiqué des changements de densité au sein même de cet énorme bloc. Cela peut indiquer qu’à l’intérieur il y a des caves sous-marines, et donc potentiellement des lieux où l’eau n’est pas arrivé, par jeu de tunnel par exemple. Si ça vous va, j’aimerais bien qu’on le tente. Avec l’accord de ses coéquipières, le sous-marin reprend la route en direction du point identifié par l’archéologue. Fort heureusement, même si elles ont du davantage s’enfoncer dans les profondeurs, ce n’est pas si loin, et les photos prises il y a quelques mois par les équipes de recherche semblent refléter la réalité d’aujourd’hui. Sans attendre, la danseuse resserre sa tresse et se dirige vers l’arrière du sous-marin.
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Cette fois j’y vais, faut que je vérifie ma théorie. Chélone va me transporter là-dedans sans souci, et on pourra voir si j’ai raison ou non. Si c’est le cas, je vous préviendrais avec les talkies intégrés dans le matos. Anticipant déjà les propos de la blanche à sa tête, l’archéologue tend le doigt vers elle, presque trop théatralement avant de rétorquer.
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Et je ne veux rien savoir. C’est quoi y vais et c’est tout. C’est mon idée, je la mène jusqu’au bout. Peut-être avec un peu moins de pudeur que sa collègue, la blonde expose sans souci son corps en maillot de bain, caché sous ses vêtements, avant d’enfiler la combinaison de plongée et tout ce qui va avec. S’assurant que tout est bien en place, elle s’installe dans le sas et fait signe à ses camarades, prête à foncer.
L’eau froide la saisit les premiers instants, mais vite elle oublie cette sensation en s’accrochant à Chélone, très heureuse de la voir la rejoindre à l’eau. L’archéologue lui adresse un sourire et quelques signes pour s’exprimer «
Allons-y Chélone, je compte sur toi ». Dans un petit cri digne de la tortue marine, la Carapagos s’élance dans les airs, portant sans difficulté la jeune femme à travers la roche, formant comme un trou béant.
La luminosité n’est pas très bonne, et ce n’est pas la petite loupiote sur son front qui va changer grand-chose. Pour autant, ni elle ni Chélone ne ressent d’animosité particulière à leur égard, leur permettant de nager sans trop s’inquiéter, et de s’enfoncer dans la roche. La blonde laisse son regard tout de même balayer autour d’elle, sait-on jamais que quelque chose attire son regard mais rien.
Ce n’est qu’au bout de quelques minutes de nage qu’une drôle d’éclairci apparait, laissant naitre un sourire sur le visage de l’archéologue. Chélone accélère vivement pour rejoindre cette lumière, jusqu’à ce que soudainement, Ranya revienne à la surface. Enfin c’est une façon de parler.
La voilà dans un incroyable lac souterrain. La pièce autour d’elle brille de mille feux d’une manière presque surréaliste, tandis que l’eau en surface apparait avec des reflets bleus particulièrement forts. Un endroit merveilleux et donc le rebord un peu plus loin laisse entrevoir la possibilité de poursuivre la fouille ici.
Bien décidée à ne pas patienter davantage, l’archéologue active son talkie, en espérant qu’il soit aussi performant que prévu.
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Les filles c’est bon, il y a bien un lac souterrain. Enfilez les combi et venez me rejoindre ! Vous pouvez ramener Amon aussi ? J’ai laissé sa pokeball sur la table. Vous allez voir, c’est incroyable