Théâtrale et tape-à-l’oeil sont les mots clefs pour comprendre notre étrange personnage. Cheveux ébènes coupés courts, yeux bleutés pétillants de malice, carrure androgyne : la première question que vous vous poserez à son sujet concernera son sexe. Vous serez donc heureux d’apprendre que Pyrha est en réalité –bien que garçonne-, une jeune adolescente malicieuse et doté d’un subtile sens de l’humour. Tellement fin d’ailleurs qu’il n’est pas rare de s’interroger sur son sérieux la plupart du temps.  La jeune dresseuse, toujours un sourire espiègle au visage, est en effet plutôt difficile à cerner. Son unique but dans la vie, dit-elle, est d’en faire le moins possible. Pyrha vous prouvera donc les bienfaits de la sieste post-matinale par A+ B, et le pire dans tout cela, c’est que vous serez sans doute entièrement convaincu par son raisonnement.

Inaperçue, elle le passe rarement. Extravagante et lunatique, s’il n’est pas rare de la voir s’agacer pour –avouons-le- pas grand-chose, l’énerver en revanche relève de la légende. Pyrha a l’incroyable faculté de détendre une atmosphère tendu en quelques mots, ce qui a également comme conséquence de ne jamais être prise au sérieux. Pyrha, c’est la fille qu’on apprécie pour son esprit agile, mais difficilement pour sa fiabilité : elle sera d’ailleurs la première à dire qu’il ne faut pas lui faire confiance. Elle se lasse vite de tout, des gens, des choses en général. Ce qui fait d’elle quelqu’un de très curieux, toujours à la recherche de nouvelles connaissances (la plupart du temps futiles, d'ailleurs). Malgré son attitude frivole et ses manies parfois -souvent- étranges, Pyrha est quelqu'un d'extrêmement têtu lorsqu'elle veut quelque chose. Elle a également beaucoup de mal avec l'autorité en général, ayant tendance à tourner en dérision les systèmes administratifs et taquiner ses professeurs de façon diverses et créatives, frôlant souvent l'indiscipline mais ne dépassant jamais l'irrespect.

Les gens ne connaissant pas Pyrha la jugeront sans aucun doute d'arrogante et hautaine : il se dégage en effet de notre jeune dresseuse beaucoup d'assurance et de confiance en elle. On se rend cependant bien vite compte que notre jeune dresseuse, malgré parfois quelques petites piques bien placées, n'est pas foncièrement moqueuse. Il ne faut juste pas la prendre au premier degré et se perdre dans ses propos souvent insensés, au risque de se faire quelques nœuds au cerveau... Il est également difficile de s'en fait un allié : Pyrha est frivole et rechigne à se mettre à dos des gens pour quelqu'un d'autres, plus que ça, elle estime qu'un tel désagrément n'est pas rentable pour ce que cela lui apporte. Les conflits, si elle ne les voit pas, ils ne la blessent pas, et c'est aussi bien comme ça !

Pyrha aura sans aucun doute hérité de l'esprit léger et nomade de son père, ainsi que sa chevelure d'un noir profond. En tout cas, c'est ce qu'on lui a souvent répété, lorsqu'elle était enfant. Car fidèle à lui même, son père ne fut jamais là, trop occupé à diverses expositions d'un art plus ou moins obscur aux yeux de sa fille. Pyrha ne fut jamais très proche de sa mère non plus, qui contrastait de son paternel par sa dureté et sa sévérité droite. Le jour et la nuit. L'enfance de la jeune fille se résuma en quelques hochements de tête dociles, suivit rapidement d'évasions dans la nature. Elle était comme son père en effet : elle ne tenait pas en place et partageait son incontestable curiosité, ce qui avait le don d'agacer au plus haut point sa mère. Pyrha ne manqua jamais d'argent. Après tout, l'originalité de son père rapportait à la petite maisonnée assez d'argent pour vivre richement, et sa mère entretenait avec une effrayante efficacité sa carrière d'illustre chercheuse.

Pyrha s'était promis de ne jamais lui ressembler, ni même à son père. Pas qu'elle les détestait, non. Elle voulait juste être différente et tracer sa propre voie. Ainsi, depuis très jeune, elle s'intéressa à beaucoup de choses : les pokemons et leurs caractéristiques, la hiérarchie éthique des Apitrini, l'influence du soleil sur la pousse des baies. Tant de choses qui paraissaient futiles. Elle se fit peu d'amis, éternelle solitaire un peu trop originale pour être intéressante et passa la plupart de son temps seule, enfoncée dans la lecture de quelques livres indigestes. Cette évolution, contre toute attente, réjouit grandement sa mère, qui désespérée de la voir embrasser la carrière de son mari. Elle poussa donc sa fille dans ce sens, employa des professeurs. Mais cette réaction fut, pour ainsi dire, contre productive, car l'enfant montra bien vite des signes d'indiscipline, ce qui n'eut pour seul but que d'énerver la jeune femme.

Bientôt, les parents de l'adolescente se séparèrent, à son grand regret. Pyrha enchaina finalement les écoles. Son nouveau but ? Offenser sa mère le plus possible. Elle lui accusait le départ de son père qui, bien que peu présent, représentait une partie ensoleillée de sa vie. Alors elle se montra particulièrement insupportable, irascible et tranchante, ombre de sa mère. Sa vie se composait de petites batailles quotidiennes avec elle, que parfois elle gagnait quand la lassitude gagnait la femme. Un soir pas comme les autres, la conversation dérapa. Ce fut la première fois que Pyrha vit sa mère pleurer, et elle s'en veut toujours énormément. D'un accord tacite, des distances furent prises. Quelques temps plus tard, la femme envoya sa fille vers une école nommée Pokemon Community, bon gré mal gré.

La suite, vous la connaissez : Pyrha rencontra un certain collectionneur, qui lui refourgua son nouveau compagnon à fourrure. Et, pour le meilleur et pour le pire, Elle était bien décidée à prouver son inutilité et sa fainéantise aux yeux de tous, et surtout de sa mère...