Partager un repas de foire avec son Préfet et discuter avec lui de choses et d’autres. Wow, il ne s’était pas vraiment attendu à tout cela. Il n’avait jamais encore expérimenté le côté communautaire du dortoir sur l’île Lansat, mais il commençait progressivement à comprendre comment cela fonctionnait. Ils étaient comme une grande famille, en fait. Orren avait beau leur être supérieur hiérarchiquement, dans cette famille, il faisait plus office de grand frère qu’autre chose. Alban fut surpris qu’il soit si simple de parler avec lui, mais il ne s’en priva pas pour autant. Un coup d’œil au Pokémon Fossile et Alban buvait les paroles du brun. D’après ses dires, le fossile avait été trouvé par une Archéologue de l’académie, une certaine Ambre Lawford. La meilleure Archéologue ? Le titre en jetait, en tout cas, même si le châtain n’avait pour le moment pas encore entendu parler de la fameuse Givrali. Apparemment, Orren avait financé une duplication, ce qui lui avait permis d’obtenir ce Ptyranidur. Alban tenta de se rappeler des quelques enseignements de Roseverte, quand ce dernier daignait bien leur parler un peu. Attendez… On pouvait trouver un fossile et le réanimer, mais également, obtenir un second Pokémon grâce à un procédé particulier. Et ces deux-là n’avaient même pas le même caractère ? Vraiment fascinant ! Incroyablement intéressé, Alban secoua la tête de haut en bas, pris par le récit.
- C’est super en tout cas. Ambre Lawford, hein ? Je n’en ai pas encore entendu parler, mais elle doit être incroyablement douée pour avoir trouvé un fossile de Ptyranidur. Apparemment, il n’y a pas énormément d’élèves à l’académie qui ont leur propre fossile. Enfin… C’est ce qu’un Voltali m’a dit, hier soir.
Il eut un sourire. Qui aurait pu deviner qu’à peine un mois plus tard, il serait parti en Exploration avec cette même Ambre Lawford ? Pour le moment cependant, il n’en savait rien et fut tiré de ses pensées par le bruit d'un obturateur. Le flash l’éblouit un court moment, et Alban se retourna vers une jeune fille qui leur tendit tout sourire le cliché. Hm. Sauce de ketchup pour tous les deux. Aha. S’essuyant le menton précipitamment, il sentit Ginji arriver de leur côté, et pouffa de rire devant la forte odeur de sucrerie que ce dernier exsudait. Il était même encore en train de manger ! Incroyable.
Suivant donc de loin la conversation sur Orren qui devrait capturer Dialga, Alban termina ce qu’il avait dans les mains puis, après s’être assuré que Zéphyr et Auster avaient fini leurs denrées, il siffla tout le monde. Les garçons se mirent en marche, toujours en discutant, le sourire aux lèvres. Le châtain était heureux, à cet instant présent. Ils avaient réussi tous à construire un petit événement sympathique afin de remonter le moral de tout le monde. L’idée avait vraiment été bonne. Reconnaissant envers Orren et leur référent pour cette initiative, Alban suivit ses aînés le long de la fête foraine. Ils s’arrêtèrent de temps à autres à des stands, jouèrent quelques fois, s’amusant des diverses attractions proposées, puis, dans la bonne humeur, parvinrent enfin au lieu de rendez-vous.
Ils étaient loin d’être les premiers arrivés, mais n’étaient pas bons derniers non plus. D’autres Voltali les rejoignirent bien rapidement, et Alban fut heureux de constater que l’humeur était relativement bonne. Le kidnapping de début de mois avait l’air de n’être plus qu’un lointain souvenir… Revigoré, Alban haussa les épaules quand Ginji demanda à haute voix comment ces feux d’artifices fonctionnaient. Le vendeur était cependant venu en personne les aider à installer le tout, et, après avoir longuement discuté avec Orren, il partit en leur adressant un signe de la main amical. Le Préfet réunit ses troupes et distribua à chacun un Voltali. Alban fut amusé de voir que le sien et celui de Khal et Ginji n’étaient pas du tout le même. Son ami aux cheveux rouges avait un Voltali au sourire doux, tandis que celui d’Alban était un peu moins expressif. Représentatif de leur propre caractère, n’est-ce pas ? Alban leva les yeux vers Orren et serra le petit briquet dans ses doigts. C’était un cadeau vraiment sympathique, qui marquait leur appartenance à cette grande famille. C’était… agréable.
Attentif, il écouta ensuite les explications de son Préfet sur la façon dont il fallait allumer les feux d’artifices. A l’entente de ce mot, Zéph’ alla se réfugier dans sa chemise, et Alban eut un sourire discret. Sûr que ce petit allait avoir la peur de sa vie. Mais bon, il faudrait bien qu’il s’y habitue à un moment ou un autre, n’est-ce pas ? Acquiesçant donc quand Orren eut fini de tout expliqué, le châtain se positionna devant un des feux d’artifices afin de pouvoir l’enflammer dès que le signal serait donné. Concentré, il ouvrit le briquet quand…
Un nuage de pétales et de paillettes s’abattit sur eux, et Alban éternua. Andreas Heartnett venait de se matérialiser devant le groupe, et avec une petite danse digne du Lac des Cygnes, il enflammant une fusée au hasard. Le coup parti avec une détonation sonore, et Alban se boucha instinctivement les oreilles pour voir… un véritable spectacle pyrotechnique. Un bouquet de fleurs de lumières illumina le ciel, et Alban s’arrêta de respirer, émerveillé. Il reconnaissant la silhouette d’un Voltali, orné des habituelles roses d’Andreas. Décidément, il ne pouvait pas s’en empêcher, n’est-ce pas ? Auster regardait le spectacle avec un air incroyablement satisfait. Zéphyr osa même sortir son bec puis, émerveillé, il tapa dans ses ailes, roulant jusque dans le sable en perdant l’équilibre. Aha, toujours incapable de voler ce petit, n’est-ce pas ? Remettant son Goélise sur son épaule, Alban adressa un sourire timide à Orren lorsque ce dernier se tourna vers eux. Il était temps de faire feu, n’est-ce pas ?
Allumant son briquet, Alban enflamma sa mèche. Puis, lorsque les premières fusées montèrent jusqu’au ciel, il cria la célèbre devise des Voltali en même temps que ses camarades. Une véritable œuvre d’art se peignit dans le ciel. Il y avait des éclairs de toutes les couleurs, des bouquets de petites lumières bleues et jaunes, des fusées qui traçaient juste une ligne courbe dans le ciel. Les Voltali criaient, riaient et chantaient dans tous les sens. Sûr qu’ils allaient être plus bruyants que les feux d’artifices. Observant le visage de ses camarades, Alban esquissa lui-même un sourire. La déprime n’était plus qu’un lointain souvenir. A présent, il était temps de se relever comme les fiers Voltali qu’ils étaient !
Puis, levant le bras au ciel en même temps que les autres, le châtain grava cette soirée à jamais dans son esprit. Celle de son premier événement entre Voltali. Qui sait s’ils en feraient d’autres à l’avenir ? Quoi qu’il en soit, assis avec les autres sur le sable, les yeux perdus dans les multiples lumières qui coloraient le ciel, Alban en vint à ne plus regretter sa venue sur Cobaba. Ici, il allait recommencer une toute nouvelle vie. Avec de nouveaux compagnons, de nouveaux amis et surtout… une toute nouvelle famille.