| Purple rain, Andreas rain Alban Abernaty & Idalienor Edelwen
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S’envoler dans le ciel avait toujours été l’une des meilleures sensations qu’il ait ressentie. Alors s’envoler avec une arme à la main pour une partie de Paintball endiablée ? C’était carrément dément ! Le sourire aux lèvres, Alban pris de la hauteur sur le dos de son Altaria chromatique. Il avait un peu conscience du fait qu’utiliser une tactique pareille pour pouvoir canarder tous les autres depuis un point inatteignable, c’était un peu tricher. Mais eh ! S’il ne s’approchait pas assez d’eux, il était incapable de les toucher avec ses balles de peinture. Dans les faits, il s’exposait dix fois plus que n’importe quel joueur, à survoler le terrain sur une monture bling bling digne d’une Princesse Starla. Et pourquoi est-ce qu’il pensait justement à Princesse Starla et les Strassie magiques ? Il secoua la tête pour essayer de penser à quelque chose de plus sérieux. Mais il avait totalement perdu sa concentration, tant la sensation était grisante.
En bas, il voyait presque tous ses camarades. De l’endroit où il se trouvait, il avait une vue parfaite sur leurs cachettes. Il pouvait même à peu près déterminer les alliances. Certains jouaient finement en se cachant derrière des cartons, des poteaux ou des bancs. D’autres y allaient plus franchement en mode kamikaze. Le nombre de joueurs rendait cependant le tout bien difficile. Parfois, Alban voyait un élève se faire toucher pour la troisième fois, et mettre un peu de temps à capter qu’il devait quitter le terrain. Combien de ses adversaires avaient été éliminés, depuis le début de la partie ? Et puis, depuis combien de temps avaient-ils commencé ? Il avait l’impression que ça faisait trente minutes à peine… Mais tout cela était trompeur. Ils avaient passé de longues périodes à fuir dans les rues, à se reposer, ou à établir des stratégies. Peut-être qu’il était bien plus tard que ce qu’il pensait.
Zéphyr émit un cri perçant, et Alban remarqua du coin de l’œil une balle de peinture qui fusait vers lui. Il tapota sur le flanc de Mistral et l’Altaria effectua une vrille sur la droite, évitant avec habileté le projectile. Visiblement, il avait sous-estimé la portée de ces balles. Si les autres ne lui tiraient pas dessus, c’était simplement parce que si la balle ne touchait rien, elle pouvait retomber. Il y avait trop de risques de toucher un allié par erreur.
Bien. Caressant doucement les plumes de Mistral au niveau de son cou, Alban plongea en piqué. Il avait repéré sa cible, un groupe d’élèves qui étaient concentrés à livrer une bataille contre un autre gang. Armant son fusil, il tira en rafale et arrosa copieusement les trois garçons. Puis, remontant en chandelle, il évita des tirs retour. Ah ! Qu’il se sentait bien, ici ! Il avait une vue imprenable sur le terrain, et il pouvait pratiquer du hit and run. Pas forcément la tactique la plus honorable, mais bon. S’il gagnait, il comptait de toute façon annuler les règles de ce stupide pari. Autant éliminer le maximum de personnes afin de pouvoir repeindre la ville à sa guise et de coiffer au poteau cette fichue Pyroli.
Une petite masse noire vola jusqu’à lui, et Alban se tendit jusqu’à ce qu’il reconnaisse la silhouette du Nirondelle d’Idalienor. Visiblement, elle le lui avait envoyé pour qu’il vienne l’aider. Avec un sourire, Alban tendit son poignet pour que le type Vol vienne s’y poser.
- Merci, c’est gentil, commenta-t-il, tandis que le Nirondelle émettait un petit cri.
Il le laissa ensuite s’envoler, et arma de nouveau son fusil. Il observa ensuite le terrain, pour déterminer ses prochaines cibles.
Là-bas, contre un coin de la place, deux Phyllali étaient en train de planifier une attaque. Il le voyait aux mouvements de main qu’ils faisaient. Il ne comprenait pas forcément tout, mais ces deux-là avaient l’air assez concentrés pour ne pas remarquer sa présence. Ok. Prochaine cible verrouillée.
Avec un sourire, Alban attendit que les deux se relèvent pour tirer sur une fille seule. A ce moment, il plongea pour tirer sur eux. Une balle jaune s’écrasa sur un des garçons, tandis que les autres arrosaient le mur derrière. A défaut de toucher tout le monde, au moins agrandissait-il son territoire de peinture.
Il était en train d’amorcer un mouvement pour remonter lorsqu’il entendit un BANG sonore. Sur sa droite, un Ramboum venait de lancer une énorme attaque Mégaphone. Il fut légèrement déporté sur la gauche à cause du souffle, et lâcha Mistral pour se couvrir le visage. De la poussière et du sable vinrent obstruer temporairement sa vue. Son Altaria poussa un cri, et il sentit une balle de peinture s’écraser en plein sur son bras gauche.
Il fut légèrement projeté en arrière et se rattrapa in extremis aux ailes de Mistral. Ce dernier étouffa un cri de panique et remonta en chandelle. Alban vit des balles écarlates fuser vers lui, mais Ainara et Zéphyr se chargèrent de les exploser en plein vol grâce à des Lames d’Air. Ce bouclier temporaire permit à Alban et Mistral de remonter se mettre à l’abri.
- Ça va, mon grand ? demanda-t-il à son Altaria, qui émit une petite plainte mélodieuse.
Sur une de ses ailes cotonneuses, une tâche de peinture bleue brillait. Alban se mordit la lèvre.
- Tu peux continuer ?Mistral hocha la tête. Bon. Il fallait qu’il essaye d’être plus prudent à l’avenir. Cette attaque s’était soldée par deux coups. Et il était à une seule balle de se faire éliminer.
- On va faire un truc. Zéphyr, Ainara, vous voyez cette zone, sur la droite ? Elle est assez loin d’Idalienor donc on ne risque pas de la gêner. Zéphyr, je veux que tu utilises ton attaque Brume pour diminuer la visibilité de tous les joueurs. Ensuite, avec ton Regard Vif, tu vas les repérer et me signaler leur position en lançant un cri au-dessus de leur tête. Je n’ai plus une très bonne ouïe depuis l’attaque du Ramboum, donc Ainara, tu vas rester sur mon épaule. Dès que Zéphyr te criera quelque chose, tu tourneras le bec vers la direction du son pour me guider. Je lancerai ensuite une balle à l’aveugle dans cette direction. Et ce, jusqu’à ce qu’on ait éliminé tous les joueurs. Si Zéphyr, tu vois qu’un joueur braque son arme sur moi, lance un cri différent. Ainara, tu battras alors des ailes pour me dire d’aller me cacher derrière cette caisse qui se situe là-bas. Je pense que même dans la Brume de Zéph’, je parviendrai à retrouver le chemin. Mistral, dépose-moi simplement quand je te le demanderai, et remonte te mettre à l’abri. Ok ?Les Pokémon acquiescèrent à la mention du plan, et Alban rajusta son arme. C’était risqué, mais ça le rendait euphorique en même temps. C’était plutôt excitant, à dire vrai… Quelque part, ça lui ressemblait peut-être un peu plus. Commençant donc à lancer l’opération, il envoya Zéphyr cracher des volutes de fumée.
Rapidement, la Brume se répandit sur la partie ouest du terrain. Silencieusement, Mistral descendit poser son cavalier au sol. Et le massacre commença.
Un cri de Zéphyr se fit entendre sur la droite. Ainara pointa le bec dans la bonne direction, et Alban tira une rafale de balles jaunes. Puis, un autre cri de Zéph’. Le châtain répéta l’opération trois fois avant que le signal d’alerte de son starter ne se fasse entendre. A ce moment, il alla se cacher derrière son carton. Même avec une oreille non valide, il entendait les gens pester et les balles s’écraser sur sa cachette. Sans succès. Il eut un petit sourire en coin. Il était temps de ressortir.
Alors qu’il pointait son arme vers sa prochaine cible, il sentit cependant une bourrasque. Il vit Zéphyr revenir se cacher derrière son dos, et recula. Un Roucoups adverse venait de dissiper totalement la Brume de Zéphyr, et Alban se retrouva pris entre un groupe totalement éparpillé. Manque de chance pour lui, deux personnes le visaient par le plus grand des hasards.
La première balle lancée toucha son fusil, et il se retrouva totalement désarmé face aux autres élèves. Levant les bras par réflexe, il sentit une goutte de transpiration couler le long de son cou…
***
Tu regardes l’allée principale en essayant de voir quel genre de décoration chic pourrait bien l’habiller. Tu sens déjà tes petites pattes s’agiter à l’idée de tout ce que tu pourrais faire ; tu es impatient à l’idée de commencer le travail. Mais avant ça, tu te dois de rappeler aux autres que c’est toi qui commande parce que, eh, tu es le meilleur. LE Pokémon Coordinateur par excellence. Le type chic qui a du style, de la classe, de la verve. Tu es forcément meilleur qu’eux, il n’y a aucun doute à avoir là-dessus. Après tout, n’était-ce pas toi qui avais gagné le Concours de Coordination de l’année précédente ? Allons bon, il n’y avait que les imbéciles pour ne pas comprendre une chose aussi triviale et simp-
(Bon ça va, on a compris que tu étais une diva tout ça tout ça mais on n’est pas tes larbins alors parle sur un autre ton)Dans le décor derrière toi, des nuées d’éclair s’abattent comme dans les mangas, tandis que ton monde s’effondre. Tu viens d’être rabaissé, insulté, offensé par… un chicken nugget ? Sérieusement ? Complètement dans les vapes après cet affront impardonnable - à dire vrai, tu es encore en train de te demander si tu as bien entendu ce que tu as entendu -, tu suis à peine la suite de la conversation. Auster, lui, par contre, est bien alerte quant à ce qu’il se dit. Il sait que KFC a raison - tu sais qu’il ne te supporte pas lui non plus -. Néanmoins, solidarité oblige, il est forcé de se positionner devant toi pour te protéger, fronçant ses sourcils - qu’il n’a pas
Coucou Etchebest - pour dissuader le katsudon de tenter quoi que ce soit. C’est bien, le petit chien ! Stentor t’a bien éduqué… Ah oups, tu ne devrais pas dire des choses pareilles alors que quelqu’un essaye de te défendre, non ? Bah si, en fait. Tu es Hélios, Larveyette parmi les Larveyette. Tu ne connais ni la reconnaissance, ni la compassion. Après tout, c’était le devoir d’Auster que de te protéger. Tu es le chef, non ?
Ignorant court-sur-patte qui essaye de raisonner son coéquipier, tu hausses les épaules d’un air désinvolte. Qu’il parle tant qu’il le peut, le poulet. Ce n’est pas toi qui finiras pané dans une chaîne de fast food low cost, hein. Bon certes, tu te dis qu’il vaudrait mieux ne pas TROP le provoquer puisqu’il est capable de te faire griller aussi vite que ses collègues l’ont été entre les mains de cuisiniers peu scrupuleux, mais… Oh et puis peu importe, après tout. Tu sais qu’Auster est puissant et qu’il serait capable de te sauver si les choses sentent le roussi - badum tss -. Des fois, tu t’étonnerais presque tant tes traits d’humour sont dignes des plus grands, ehehehe.
Avec le même ton égal qu’avant - prouvant ainsi à KFC que tu t’en tamponnes allègrement la babouche, de ce qu’il raconte -, tu ordonnes à tes domestiques de vider les sacs et de te faire un inventaire. Tu te prêtes toi-même à la tâche. Après tout, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Et en plus, toute cette inactivité te pèse un peu. Tu sens fourmiller dans le bout de tes pattes un besoin impérieux de créer. Et avec tout ce matériel à ta disposition, tu vas t’en donner à cœur joie ! Voyons, voyons…
Mettant de côté les lanternes de tissu blanches, tu trouves également de la peinture multicolore, des fleurs fraîches et du matériel de base d’artiste. De la colle, des ciseaux, des petits accessoires plus ou moins utiles… et même des cutters. Sérieusement ? Tu te fais la réflexion que ce n’est pas la meilleure des idées, que de remettre dans les mains de gosses insupportables et intenables, des objets tranchants qu’ils seraient bien capables d’utiliser pour s’assassiner les uns les autres. Mais ce cher Andreas est toujours trop bon et trop aimable. Il n’a probablement pas pensé à ce point de détail. Boh. Au pire, ça fera de la sélection naturelle, non ? Tu soupires et pose le tout au sol, tandis que les autres commencent à faire leur inventaire.
Comme d’ordinaire, Auster n’est pas vraiment bavard. Il se contente de t’aboyer dessus et de te montrer des sortes de fausses bougies qui diffusent une lumière de couleur différente. En plein jour, des lumières ? T’es stupide ou quoi, le clébard ?
Tu décides de l’ignorer pour te tourner plutôt vers KFC, qui te montre les pots de peinture derrière lui. Visiblement, il a envie de faire des démarcations noires autour des tâches de couleur. Heu, sérieux ? Qui a eu l’idée de te refiler un pareil incapable ? C’est quoi ces idées datant du siècle dernier ? De la couleur avec du noir autour ? Il veut que la ville soit en deuil ou quoi ? Tu ne trouves ça ni intéressant, ni classe. Mais avant même que tu n’aies eu le temps de protester, court-sur-patte enchaîne avec ses idées. Des paillettes avec de la colle. Ouais. C’est pas mal, ça, au moins. Mais on est plus à la maternelle les enfants, hein. Soyez un peu inspirés et inspirants, bon sang !
Retenant une moue sceptique quant aux propositions des autres - de toute façon ce ne sont pas tes idées, donc elles sont forcément pourries -, tu te retournes lorsque tu entends KFC paniquer. AHA ! Rapports de forces inversés ! Voilà que derrière KFC, se tient un lapin de Pâques aquatique. Un peu rassuré par la présence de ce truc difforme mais aux allures sympathiques, tu bombes le torse pour provoquer le chicken wings. Qui fait le malin, à présent ? Bon ouais, c’est clairement toi, ehehe.
Laissant donc les nouveaux arrivants se présenter, tu les détailles pour essayer de sonder leur potentiel. Au moins, ils ont l’air d’être plus enclins à t’écouter que les deux autres abrutis qu’on t’a refourgué. Tu hoches la tête et sort une pastille à la menthe de ton costume pour te rafraîchir l’haleine lorsque court-sur-patte reprend la parole. Et là.
Tu t’étrangles à moitié avec ton bonbon et part dans une quinte de toux incontrôlée. Auster vient immédiatement derrière toi pour te tapoter le dos - un peu fort, d’ailleurs. Il y prend sûrement du plaisir, cette pourriture -, tandis que dans ton esprit, c’est Hiroshima. Viens-tu réellement d’entendre court-sur-patte prendre le lead des opérations ? A ta place ? Sans même te consulter ? Mais quel affront ! Si tu n’avais pas cette pastille au mauvais endroit, tu lui aurais probablement hurlé un truc dessus. Mais pas possible pour l’instant. La bougresse ne veut pas descendre le long de ton œsophage et tu jurerais presque que tes yeux sortent de leurs orbites tellement le truc est coincé.
Quand tu parviens enfin à te dégager le tuyau, les Pokémon de la Médecin sont déjà partis avec leurs nouveaux acolytes, tandis que les autres se rassemblent autour d’Auster et toi pour attendre les ordres.
(Non. Non-non-non et non !) pestes-tu en jetant un petit pot de paillettes au sol.
Le Kadabra et l’Azumarill échangent un regard, tandis que tu boudes ostensiblement, comme la diva que tu es. Du coin de l’orifice auditif, tu entends Auster soupirer puis dire aux autres de ne pas s’inquiéter, que tu as juste des ragnagnas. Vexé, tu lui lances un regard courroucé et croise les bras. Pas question que les deux autres idiots récoltent tous les lauriers ! Tu auras des idées ! Et meilleures que les leurs !
Te tournant vers les sacs, tu sors des objets pêle-mêle et les balance partout autour de toi pour clairement montrer ton mécontentement. Puis, faisant de l’ordre dans tes idées, tu te retournes vers les deux Pokémon.
(BON. On va faire comme je l’ai décidé.)Les deux Pokémon inconnus échangent un regard, mais ne disent pas grand-chose. Auster les a sûrement prévenus qu’il vaut mieux ne pas te froisser.
(Puisque les deux autres ont décidé de se la jouer dark kikoo mystérieux, on va partir sur une thématique multicolore à contraste noir. Vous ne savez pas ce que ça veut dire ? Je m’en fiche ! On va faire quelque chose d’à la fois classe et déluré. D’à la fois sobre et excentrique. Sombre et clair. Ces différences permettront de faire ressortir leur opposé, pour un résultat qui s’inscrira dans la nouvelle vague d’art moderne. Alors… TOI !)Tu pointes le doigt vers le Kadabra.
(Tu vas m’aider à faire des guirlandes de fleur. Il en faut absolument dans toutes les rues et dans toute la ville. Je vais sortir des fils de Sécrétion qui serviront de fil d’attache. Ton rôle, ce sera de récupérer toutes ces fleurs fraîches là-bas et de les attacher le long des fils. Avec tes pouvoirs psychiques, ça devrait être faisable assez rapidement, non ? Il y a encore les tiges mais tu n’as qu’à les couper avec Coupe Psycho. Tu as forcément cette attaque, non ?!)Le Kadabra hoche la tête, et tu acquiesces. Au moins, il est plutôt coopératif.
(Bien. Les fleurs sont multicolores donc nous allons procéder ainsi. Une guirlande avec des fleurs colorées. Une guirlande avec des fleurs trempées dans la peinture noire. Une guirlande avec alternance fleurs colorées/fleurs noires. Et on recommence ainsi de suite jusqu’à épuisement des stocks.)Tu te tournes vers Auster et tu attrapes les lanternes de tissu.
(Toi, tu vas utiliser les restes de peinture pour colorer le tissu de ces lanternes. Il m’en faut la moitié en multicolore, et l’autre moitié en noir. Fais des tâches un peu comme celles sur les murs pour les lanternes multicolores. Pendant ce temps, je vais créer un tampon encreur avec du bois. Une fois que toutes les lanternes seront sèches, je vais appliquer le motif sur toutes les faces. Pour les lanternes multicolores, le motif sera fait à l’encre noire. Pour les lanternes noires, le motif servira uniquement de patron. On découpera grâce à nos attaques Coupe respectives pour faire un genre de jeu d’ombres chinoises. Je t’aiderai là-dessus, ça ira vite. Une fois que ce sera fait, on mettra les fausses bougies à l’intérieur. L’intérêt c’est que, quand la nuit tombera, les lanternes noires vont diffuser de la lumière multicolore qui ira se répercuter sur les murs. Garde les lumières neutres pour les lanternes multicolores. Celles-ci n’ont pas de trou donc pas besoin de jeu de lumière. Et mettre des bougies de couleur dans une lanterne de couleur, c’est ridicule.)Enfin, tu te tournes vers le lapin et croise les bras.
(Tu possèdes une attaque Glace ?)(Oui, Laser Glace, Blizzard et…)(Ok ok ça ira, calme ta joie. Toi, je vais te charger de faire des mini sculptures de glace. La procédure est la suivante : crée-toi un gros bloc de glace et explose-le avec une attaque physique puissante. Puis, une fois que tu as fait de plus petits morceaux, tu te débrouilles pour les polir comme des diamants. Les tailleurs de pierre se servent parfois d’un jet d’eau très puissant pour leurs découpes, alors débrouille-toi, trouve quelque chose. Auster t’aidera à ajouter des abrasifs dans ton eau en te faisant un tas de sable grâce à son Jet de Sable. Le but c’est de les faire briller un maximum, comme des diamants, pour ensuite les accrocher à nos guirlandes pour les compléter. Tu es en charge de la partie « décoration éphémère ». Ça fait toujours son effet, je te le garantis. Quand on aura fini de tout installer, tu feras des bulles de savon dans toute la ville pour répandre un peu de magie. Evidemment, ça ne durera pas longtemps mais si ce cher Andreas peut voir ce spectacle, ce sera tout bénef. Roger ?)(Roger !)Parfait. Les tâches ainsi distribuées, vous pouviez commencer le travail. Grâce à ton attaque Sécrétion, tu sors des quantités astronomiques de fil pour le Kadabra, qui commence à trier et préparer les fleurs. Du coin de l’œil, tu le vois utiliser une attaque psychique pour tremper les fleurs dans la peinture noire, et ensuite les maintenir dans les airs afin qu’elles s’égouttent et que le surplus de peinture retombe dans le pot. Sans te déconcentrer, tu attrapes les planches de bois que tu as repéré dans un sac, et utilise l’attaque Coupe pour former des carrés. Tu y colles ensuite un genre de manche pour mieux les manipuler. Sur une autre planche de bois carrée, tu traces les formes voulues au crayon à papier, et les découpe à l’aide du cutter et de tes feuilles tranchantes. Dans ces motifs, tu as voulu représenter Lansat. Il y a des vagues, des gens, des étals de marché… tout plein de chose. Ce sera un véritable spectacle une fois la nuit venue, tu en es persuadé.
Esquissant un sourire satisfait, tu te tournes vers Auster et l’Azumarill pour voir où ils en sont. Le lapin a réussi à faire un gros bloc gelé avec son Laser Glace. Il fonce ensuite dessus pour le pulvériser. Un Damoclès a vite fait de réduire l’impertinent à l’état de petits morceaux. Puis, il utilise Hydrocanon en concentrant le jet à un diamètre de cinquante millimètres à peine afin de polir les pierres. Il a bien pris soin auparavant de récupérer du sable qu’Auster a préparé pour lui pour que le jet contienne assez d’éléments abrasifs. Eurk, c’est un peu dégueulasse mais s’il n’y trouve rien à redire, tant pis. Dzouiii, dzouiiii ! La glace se découpe, et tu vois d’ici le scintillement de ces imitations de pierres précieuses. Par-fait ! Tu le laisses continuer son bon travail, et coule un regard vers Auster.
Le bougre ne s’est pas embêté. Il plonge ses pattes dans la peinture puis en balance des grosses tâches sur les lanternes. Tu vois également que son corps est nimbé d’une aura mauve. Autour de lui, quelques gerbes de peinture sortent par intermittence des pots pour aller repeindre le tissu. Sûrement une attaque Psyko ? Ce n’est pas précis puisqu’Auster fait deux choses à la fois, mais ça donne à l’ensemble un aspect chaotique plus qu’appréciable. Un peu comme le Paintball des humains, quoi. Le seul problème que tu y vois c’est que vous allez devoir nettoyer le bordel qu’il a fait sur le sol. Mais bon, tant pis. Un peu plus de peinture partout ne va pas changer grand-chose.
Tu termines de créer tes tampons, et regarde d’un air satisfait ton travail. Le Kadabra te signale également qu’il aura assez de fils de Sécrétion. Tu arrêtes donc d’en tirer machinalement, et peut te dédier pleinement au reste. Rejoignant Auster, tu trempes un tampon dans la peinture noire et applique les motifs sur ses lanternes colorées. Le travail est fastidieux et te prend du temps, mais tu estimes que le Kadabra qui est en train d’enfiler les fleurs sur les fils de soie à la force de ses pouvoirs psychiques a peut-être une tâche encore plus chiante. Donc, tu ne fais aucun commentaire et continue. L’un après l’autre. L’un après l’autre. Tu alternes également avec les tâches de couleur sur les lanternes noires, et tu t’arrêtes deux secondes pour expliquer à Auster, qui a achevé de repeindre toutes les lanternes, comment tu veux qu’il coupe le tissu.
Les griffes aiguisées d’Auster se tendent, et il entreprend de suivre les motifs tamponnés pour créer des trous stylisés. Le travail n’est pas parfait, mais tu t’en contenteras. Les autres idiots auront sûrement fini de repeindre et de pailleter les murs d’ici peu, et tu ne veux pas leur donner l’impression d’être à la ramasse. Soupirant, tu reprends le travail. A présent que tu as fini tes propres tampons, tu peux commencer à aider Auster pour la découpe. Ça ira vite, puisque tu as l’habitude de ce genre de choses.
A côté, tu vois que le Kadabra a fini d’utiliser la dernière fleur et qu’il entreprend à présent avec l’Azumarill de coller les cristaux de glace. Tu les laisses se débrouiller seuls. Ils ne sont certes pas bien intelligents, mais ils peuvent réaliser une tâche aussi triviale sans que tu ne leur mâches le travail. Bien. De ton côté, tu en as bientôt fini avec les découpages. Auster utilise même son attaque Psyko pour faire léviter les bougies et les déposer à l’intérieur de la lanterne, ce qui te fait gagner un temps non négligeable.
Tu achèves la dernière lanterne et te recule pour admirer le travail. C’est… pas mal, non ?
(Bon, je vois que vous avez tous fini. La partie la plus longue, maintenant ! Alakazam, tu vas accrocher les guirlandes avec l’aide d’Azumarill. Utilise tes pouvoirs psychiques pour les accrocher en hauteur. Azumarill, toi, il me semble que tu es un peu acrobatique grâce à ta queue extensible, non ? Essaye de faire le Tarzan et d’accrocher tout ça. Je change mon plan initial sur les bulles. N’attend pas que tout soit fini : sors-en à chaque fois que tu accroches une guirlande. Comme ça, il y en aura dans toute la ville. Auster et moi, on va s’occuper des lanternes.)Sans y avoir été invité, tu grimpes sur le dos d’Auster qui ne bronche pas. Derrière toi, tu tiens un gros filet composé de fils de Sécrétion que tu as créé, et dans lequel vos lanternes sont solidement attachées. Parfait ! Tu tapotes sur son flanc comme Stentor le fait avec Mistral, et vous voilà partis dans les rues de Lansat. La ville n’est pas si grande, même pour deux Pokémon de petite taille. Surtout avec la vitesse d’Auster. Vous vous arrêtez quand tu le demandes, et vous travaillez de concert pour attacher la lanterne. Auster la monte grâce à Psyko, et toi tu la fixes grâce à Sécrétion. Le travail n’est pas parfait, mais c’est un peu le but. Du bordel organisé. De la couleur et de la sobriété. Exactement l’effet que tu veux donner à la ville. Enfin… Ce n’était pas ton intention à la base, mais il faut bien rattraper les bêtises des autres.
Au-dessus de ta tête, tu vois les guirlandes se dresser. Elles sont jolies, ces guirlandes. Un peu mystérieuses avec les fleurs peintes et les cristaux scintillants. Et puis ces bulles qui volent dans toutes les rues ! C’est magique !
Vous retournez jusqu’au point de départ en compagnie des autres et là, les applaudissements sont de mise. Ouais. Tu consens même taper doucement dans tes pattes. Les autres ont fait un travail « acceptable ». Tu ne t’attendais pas à ce qu’ils fassent un bon travail, donc on va dire que tu es agréablement surpris. Hm. Un truc comme ça. Avec un sourire, tu descends du dos d’Auster. Andreas va être content, c’est sûr et certain. Et d’ailleurs, quand on parle du loup…
- Eh bien, je suis heureux de voir que certains bossent quand même ici.Tu esquisses un sourire parce que c’est PARFAITEMENT ce que tu voulais entendre. Puis, à la demande de ton idole, vous vous tenez tous la main pour que le Kadabra vous téléporte vers les autres élèves…
***
Bras levés, Alban attendait que quelqu’un l’élimine. Il n’avait pas le temps de se mettre à couvert. Il n’avait plus d’arme pour se défendre. Et deux personnes avaient encore leurs fusils braqués sur lui. Il fallait juste qu’ils assimilent qu’ils n’avaient touché que son arme. Quand l’information aurait fait son cheminement dans leur tête, ils pourraient le canarder.
Néanmoins, le tir ne vint jamais puisque, suivant son instinct héroïque, Zéphyr se mit à balancer des Vibraqua dans tous les sens.
Des trombes d’eaux vinrent percuter les joueurs autour d’Alban, qui furent projetés en arrière en criant. Le châtain profita de l’effet de surprise pour plonger récupérer son arme. Se retournant brusquement, il visa quelqu’un totalement au hasard, lorsque…
- Qui A Osé Me Lancer Cette Baie Pourrie Sur Ma Superbe Coiffure ?On aurait dit que quelqu’un venait d’appuyer sur le bouton STOP. Les tirs cessèrent et les joueurs s’immobilisèrent, certains dans des positions assez grotesques. Alban lui-même arrêta de bouger, à moitié accroupi. Seuls ses yeux osèrent s’agrandir, pour pouvoir assister à un spectacle des plus effrayants.
Dans une nouvelle tenue Noadkoko Chanel - veste de velours et pantalon argenté -, Andreas les regardait, ses ongles parfaitement vernis levés en l’air comme si étrangler quelqu’un le démangeait. Sur sa coiffure qu’il venait probablement de se refaire faire dans l’après-midi, une baie Framby à moitié marron gisait. Son jus coulait légèrement sur une partie du fond de teint du référent Voltali. Et les yeux délicatement prune du Coordinateur semblaient enflammés. Oh oh.
Les élèves n’osaient toujours rien dire. Avec discrétion, Alban coula un regard vers l’assemblée et repéra Idalienor, une partie du visage repeinte en rouge, face à la Pyroli à cause de qui tout ce bordel avait été possible. Bon au final, elle n’était pas totalement à blâmer. Ce serait mentir que de dire que personne n’y avait pris un minimum de plaisir. Andreas ne l’entendait cependant pas de cette oreille-là. Il lança un cri strident et perçant qui fit même reculer le Ramboum de la Performer, et jeta rageusement la baie au sol.
- Votre comportement à tous est INADMISSIBLE. Vous avez mis la ville à feu et à sang et en plus, vous venez de bousiller UNE HEURE DE COIFFURE HORS DE PRIX. Non mais regardez ça, les murs sont couverts de peinture et d’aliments pourris, et IL Y A MÊME DU JUS DE BAIE SUR MON BEAU VISAGE. Vous êtes carrément irresponsables ! C’est ça que vous appelez de l’art ?! Non mais voyez ce carnage. MES CHAUSSURES SONT TOUTES SALES !Alban vit qu’Hélios tapotait doucement sur la cheville d’Andreas, comme pour le consoler. Le Coordinateur enfouit sa tête dans ses mains de façon dramatique, et se laissa tomber au sol en exécutant quelques pas de danse. Il ne pouvait décidemment pas s’en empêcher, même fou de rage.
- Heureusement que ces chers Pokémon ont fait un travail remarquable pour décorer le reste de la ville. Leur art m’a touché. Et comme ils appartiennent à quelques-uns d’entre vous, j’ai décidé de me montrer tout de même indulgent…Il sortit un mouchoir pailleté de sa veste et se moucha avec raffinement. Alban, sentant qu’il allait peut-être être sauvé, releva la tête avec excitatio-
- … vous n’aurez pas d’heure de colle, mais je veux que tout le monde ramasse tous ces déchets et ces fruits qui jonchent la ville. TOUS. Sans exception. Enfin, à part ces huit charmants Pokémon, évidemment.Alban tomba des nues. Il avait envie de protester mais se retint. Il n’avait pas envie que certains de ses camarades qui n’avaient rien fait paient alors que lui s’en sortait. La Pyroli à l’origine de tout ça ne l’entendait cependant pas de cette oreille.
- Nous avons repeint les murs avec art ! Les déchets et les fruits pourris, ce n’est PAS nous mais les habitants ! Je refuse de ramasser leur bordel !Andreas se tourna vers elle et fronça ses sourcils parfaitement épilés. En voyant son expression, Alban eut une toute autre image de son référent. Il sentait toute sa colère gonfler dans sa poitrine. Ce visage-là ne resta cependant pas longtemps, et le Coordinateur se redressa avec douceur et classe.
- Ma chère Clarisse. Si les habitants ont réagi de cette manière, à qui la faute ? Je vous demande juste d’assumer vos responsabilités et de réparer vos dégâts. Vous êtes à l’origine de tout ça, et je pense que vous le savez tous. Alors je ne veux rien entendre de vos jérémiades. Et plus vite que ça, jeunes gens ! Et pas de moues boudeuses, oust ! Vous allez avoir des rides avant l’âge…Levant les bras, il disparut dans une explosion de fumée violette. Les élèves à proximité toussèrent, puis, quand ils remarquèrent que l’enseignant était parti, protestèrent à grands cris. Ils s’exécutèrent cependant, chacun s’assignant une zone. La Pyroli - Clarisse, donc -, râla un bon moment mais finit par s’en aller. Sans avoir oublié d’adresser des insultes à Idalienor et Alban au passage, évidemment. Décidant de l’ignorer, le Voltali entraîna la brune à sa suite, dans le carré qui leur était assigné. Muni d’un sac poubelle, il commença alors à nettoyer la ville. Sans oublier le plus important, néanmoins…
- Vous avez fait du bon boulot. Je suis vraiment fier de vous.Auster et Hélios, qui venaient de les rejoindre, parurent plutôt satisfaits du compliment. Eclatant de rire, Alban se baissa pour ramasser un fruit et le fourrer dans le sac poubelle. Se tournant ensuite vers Idalienor, il reprit une expression plus sérieuse.
- Ça ne s’est pas fini comme on le voulait, mais on pourra dire qu’on a repris tous les deux notre revanche, hein ? En tout cas, je suis content d’avoir fait équipe avec toi. Et aussi, heu… Il y a quelque chose que je voulais te dire…Il suspendit son geste et regarda la Médecin droit dans les yeux. Son sourire avait disparu. Il avait pas mal hésité à le lui dire, et n’avait jamais trouvé le bon moment pour le faire. Ce n’était toujours pas une condition idéale, mais à défaut de mieux…
- Je ne te l’ai pas dit, mais depuis Novembre je… hm… j’ai une sorte d’amnésie partielle. Un Pokémon Psy a modifié mes souvenirs. Certains se sont effacés, d’autres ont été remplacés par d’autres. Honnêtement, je me souvenais encore de toi mais je n’étais pas sûr que ce souvenir soit réel ou non. Du coup, je me suis méfié de toi pendant une bonne partie du jeu, et j’en suis désolé. Je n’aurais pas dû, surtout après t’avoir proposé de faire équipe avec moi. Je ne me suis pas comporté comme j’aurais dû le faire. Mais je pense qu’après tout ça, je suis à peu près sûr de mes souvenirs te concernant. Disons que tu m’as prouvé que la bonne image que j’avais de toi n’était pas qu’un tissu de mensonges.Il s’interrompit, et surprit l’expression de la Pyroli.
- Oh ah et heu… ne t’inquiète pas. Ce n’était pas mon intention de faire mon gars dramatique. Le Docteur Ghost s’occupe de moi, et je me rappelle progressivement de pas mal de choses. Alors tout va bien. C’est un peu frustrant d’avoir l’impression de ne pas être totalement sain dans sa tête, mais je t’assure qu’en dehors, tout va très bien. Sinon je ne serai pas en train de plaisanter en ramassant des déchets. Sérieusement, c’est quoi ça ?Il fit la grimace en posant sa main gantée sur une bouillie sombre, puis la ramassa avec le sac. Ils continuèrent ainsi à travailler pendant une bonne heure encore. Parfois, ils s’arrêtaient pour parler un peu et pour pacifier les habitants qui voulaient leur coller des coups de rouleaux à pâtisserie. Parfois, Alban se livrait un peu plus à cœur ouvert à Idalienor.
Alors, lorsqu’ils eurent achevé de nettoyer la ville, ils reprirent le bus ensemble jusqu’à l’académie, assis côte à côte. Appuyé contre la fenêtre, Alban coula un regard vers la jeune Pyroli. Il se souvenait qu’il l’avait trouvé mignonne lors de leur première rencontre, mais c’était un sentiment qu’il n’avait pas vraiment entretenu. Non… S’il avait eu des sentiments pour quelqu’un avant son amnésie, ce n’était clairement pas Ida. Alors… Qui ?
Le véhicule s’immobilisa devant le portail du campus qu’ils connaissaient bien. Courbaturés, les élèves descendirent un à un afin de retourner dans leurs dortoirs respectifs. Alban se tourna une dernière fois vers la Pyroli, tandis que cette dernière bifurquait vers son pavillon. Un peu moins que des amis, mais un peu plus que des connaissances, hein ? Etrange, ce lien qu’il avait avec elle. Peut-être qu’un jour arriverait-il à mettre un nom là-dessus ? Il agita la main pour la saluer et lui souhaiter une bonne soirée.
Peut-être un jour, oui.
HRP : RP Terminé pour Alban