En premier lieu, sachez qu'il n'y a pas plus gentil que lui, un véritable ours en peluche, & d'une patience infinie qui plus est. Que vous soyez une âme en peine ayant besoin de passer votre colère sur quelqu'un ou un petit abruti qui se croit supérieur à tous, il saura rester aimable & attendre le moment où vous finirez par accepter son aide autant que celui où il pourra vous prouver par A plus B que vous brassez du vent.
Nicolas vous rappelera à la réalité lorsque vous allez trop loin & déploiera des ressources inépuisables pour vous pousser vers le haut si votre confiance s'émousse. Voir les autres heureux, c'est ça qui lui fait du bien. Petite anectode, il faudra vous lever tôt pour faire changer d'avis, car Nicolas est plus têtu qu’un Tiboudet !
Grand amateur de théâtre & de danse, il n'hésite pas à aller voir une représentation ou à participer à un bal où il aime danser avec n'importe qui. Il reste stoïque la plupart du temps ce qui laisse penser qu'il est antipathique, mais c'est une chose fausse, il n'y a qu'à regarder comme il est aux bals !
En accord avec la religion, il cherche un soupçon de bonté chez tout le monde, même dans les pires moments, sinon, il devient chagrin par tout le mal du monde, & les fidèles feraient tout pour éviter sa tristesses, étant dépendant de son optimisme & sa joie de vivre lors de ses sermons & de ses sorties quotidiennes.
Sa créativité, son altruisme, sa petite étincelle de folie, son idéalisme & son recul l'aident à regarder de manière objective ce monde pour arriver à s'adapter & le rendre plus beau… A sa façon.


Bel homme, carré, mais pas trop, une mâchoire affirmée, des yeux marrons clairs derrière des lunettes rectangulaires rouges, de beaux cheveux bruns dans lesquels on se plaît à passer la main, mais qu’il enlèvera tout de suite — car un brossage comme le sien demande du temps ! (Après tout, chaque détail compte ! & aime se présenter sous son meilleur jour.)
Il ne fait pas trop attention à ses vêtements, mais chaque détail est minutieusement pensé pour donner cet air détaché-élégant qu'il se plaît à porter. Une cravate rouge sur une chemise simple, elle-même sous une veste marron meuse, accompagnée d’un pantalon semblable… Juste assez habillé pour pouvoir rester dans la modestie de son ordre.
Vous n'aurez qu'à discuter avec lui plus de cinq minutes pour voir que ce n'est certainement pas la personne qu'il semble être de prime abord. Demandez à n'importe qui, — surtout aux femmes, plus religieuses que les hommes — & tout le monde sera d'accord pour dire qu'il n'y a pas plus amicale & modeste personne à cent kilomètres à la ronde.
Sa voix, elle aussi, est enjouée & sympathique, ce qui n’est pas un défaut quand l’on veux séduire pour éviter la désertion des lieux de culte.

Le Soleil, en éternel farceur, baignait l’île ce jour, tout en se cachant par moment, faisant craindre à quelques clients & commerçant, que la pluie de s’abbatte d’un instant à l’autre ; & sans compter que le vent souffle par petite brises, la plaisanterie est des plus belles, mais bien mésappréciée par les habitants qui, en ce jour de marché, d’où résonnait un bruit à surprendre l’ermite, auraient plutôt savourés une meilleure clarté, dans ce ciel bleu parsemé de nuages. Parmi les habitants qui s’étaient riqués à « quitter leur douces habitudes », comme dirait Dom Juan, était, dans la rue commerçante, une petite discussion à un café :
— Mon mari me disait hier, commença quelqu’un, que le Prêtre de notre église venait de recevoir un nouvel Aspirant, tout fraîchement débarqué d’Unys, il y a quinze jours. Ce serait un jeune homme, selon la rumeur.
— Je confirme ce que tu raconte, on le dit grand & un peu perdu ; ses parents seraient professeurs, ou assistants retraités d’un professeur Pokémon. Je crois qu’il est né à Povannay, mais il me faudra redemander à ma voisine, qui a brièvement discuté avec lui.
— Oh, mais je l’ai vu & rencontré aussi ! s’exclama une troisième personne. Quand nous discutions, je lui ai demandé pourquoi il s’était engagé vers la religion… !
— Et alors ?! demandèrent les personnes impatientes.
— Eh bien, il me répondit que c’était sa grand-mère, une femme qui avait la main sur le coeur, & le coeur sur l’Ecriture, selon ses propres termes, & qui, par sa piété, l’enrôla, encore ses propres mots ! dans la religion, & qui lui donna le goût pour les études cléricales dès son plus jeune âge, avant que ses parents ne lui interdise de continuer à l’« enrôler », car ils avaient l’ambition de le voir suivre leurs traces.
— C’est dommage, une si bonne bidoche ! Mon voisin m’a dit qu’il entretenait une forte relation avec cette vieille dame, & que cette séparation lui causa un grand chagrin, & qu’en secret, il ferait de la religion sa vocation. Tu es sûr qu’elle n’est pas seulement morte ? En tout cas, c’est ce que mon voisin à pensé comprendre…
— Non, mais il l’a revu lors de sa majorité, étant maintenant libre de toutes contraintes parentales ; alors elle s’est senti assez coupable. On croit que cela l’a achevé peu après son départ d’Unys.
— Et est-il accompagné ?
— Oui, & uniquement de ses Pokémon. Mme. Bresser m’a chuchoté que son mari était allé lui rendre visite, & qu’il aurait un Arbok depuis sa tendre enfance, nommé Méphisto, parai-il… C’est assez étrange, je trouve. Il aurait aussi une Rozbouton, Marguerite, & un Nucléos, surnommé Faust.
— Effectivement, çà, ce sont de drôles de nom, hé hé !
— Que nous avons de la chance d’avoir un si jeune homme ! Où vit-il ?
— Un peu en dehors de la ville, à ce qui se dit ; il recevrait le Lundi, le Jeudi & le Dimanche.
— Voilà un homme qui est assez à l’écoute des gens…
— … Et vraiment disponible ! Il faudra penser à lui rendre visite, & nous intéresser à l'Arcéusisme pour avoir la chance de le voir. Je crois qu'il aime lire & danser : de si belles qualités ne peuvent que forcer l'admiration pour un si gentilhomme !


Lettre de N. G. à sa grand-mère :

Bonne-maman,

Comment vas-tu, aujourd'hui ? Voilà six mois que je ne t'ai pas envoyé de lettres, à cause de ma formation à Jotho, chez les Sages de la Tour Chétiflor. Heureusement que Méphisto n'est pas très plante : il en aurait mangés, ha ha ! Marguerite avait même eut un bon compagnon de jeu, & c'était pendant que Faust était encore chez ses maîtres, de mauvaises personnes...
Bref, je t'envoie aussi cette lettre pour te dire que j'ai retrouvé des photos dans un petit sac au grenier. Elles sont assez vieilles, car j'en aient qui datent du temps où maman avait 7 ans. On aurait du mal à croire que ce serait cette petite rouquine, qui deviendrait un jour ce scientifique qu'il est maintenant. En parlant de ça, j'en ai une de quand elle a eut son diplôme à 26 ans, & que papa l'embrasse sur la joue. (C'était avant qu'ils ne soient ensembles.) Et puis il y a LA photo de mariage, celle où tout les appareils photos, auquels ont avait mit le compte a rebours, sont tombés car tonton Vincent s'était accroché à la table en arrivant comme un dératé depuis l'étable de la maison familiale.
J'en ai une autre sur les fiançailles de Marie-Coline avec Yanis, deux ans plus tôt. Et Bon-papa Guillaume, qui a fait la tronche toute la journée, car la fille de Vincent, allait se marier avant maman, alors que c'est elle la cousine aînée ! Enfin, il a quand même marqué dans le livre d'or : « Merci d'avoir montré l'exemple. » Une autre, encore ! est celle où je suis dans un bassin, & où Lucie, moi-même, & Emmanuel sommes dans le bassin de la maison pour mes 5 ans. Tu te souviens du bassin de ton ancienne maison, celle où j'ai fait mes premiers pas ? D'ailleurs, la bibliothèque à eut beaucoup de chance d'avoir été vidée peu avant l'incendie qui l'a ravagée, ainsi que les 3 maisons alentour. Et la vieille voisine au fort accent qui pleurait : « Ma môsan ! Ma pôv' pétôte môsan... ! »
Est-ce que tu te souviens du pourquoi nous avions enlevés tout les livres de la bibliothèque ? J'avais 6 ans, alors ça fait bientôt 30 ans que j'ai oublié... Je crois que c'était pour des donations, non ?! Finalement, ils ont finis dans la mienne, à mon adolescence, hé hé ! D'ailleurs, c'est à cette époque que j'ai recueilli ma petite Marguerite. C'est toujours une timide demoiselle, très gentille, & surtout très avide de connaissances... La bibliothèque finissait par ne plus avoir de secrets pour elle ; où plutôt devrais-je dire les images, car c'est surtout moi qui lisait.
En parlant de ça, voilà une autre photo, celle que papa avait prise quand j'avais 3-4 ans, où nous étions ensembles - j'entends par là : toi & moi - à la lumière d'une lampe, où tu me lis une histoire sur tes genoux. Une vraie image de tendresse & de rêve.
Tu m'a énormément appris. Je ne repasserais pas sur le déchirement que ce fut de ne plus pouvoir te voir & t'écrire ouvertement pendant quelques années. Tu te souviens quand papa s'est violemment emporté contre moi quand, à 14 ans, je voulais embrasser la religion, comme ton frère Michel ? Papa a toujours été quelqu'un de très rigoureux & logique, alors que maman est une femme plutôt ouverte. Deux esprits si opposés qui s'aiment tellement doivent vraiment êtres particuliers. Ça dépasse toutes les logiques du monde connu !
Bonne-maman, je suis maintenant Novice, ça devrait me réjouir, seulement, papa & moi sommes dans un froid terrible ; même la température du Frimapic est plus chaude ! Heureusement, il me reste maman pour avoir des nouvelles, mais ce n'est pas pareil qu'avec papa : nous avions une relation plus forte avant mon choix. Choix qu'il t'a d'ailleurs accusé, en disant que tu m'avais enrôlé dans la religion : ce n'est pas vrai, j'aime juste les fables & les légendes, & celle-là m'a tellement plut que j'ai souhaité y consacrer ma vie.
Ma lettre est déjà longue, il faut que j'arrête pour éviter une tendinite ; alors je me permet de finir sur ces phrases prises dans le poème d'un auteur que nous aimons tout les deux :
« Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. »


Ton Nicolas qui t'aime.