C’était Pâques. Elle lança un regard à travers sa fenêtre. Des étudiants courraient dans tous les sens. D’ici quelques, elle s’envolera pour Kalos. Distraitement, elle laissa ses yeux parcourir les documents qu’on lui avait concernant sa mission. Apparemment, on devrait bientôt lui fournir le nom de son binôme. Elle ne savait pas vraiment si elle devait se sentir rassurée. Certes, il s’agissait tout de même d’un long voyage, étant donné qu’il fallait se rendre à Kalos, mais l’académie semblait vouloir y envoyer des élèves expérimentés dans le topdressage. Nul ne sait ce qu’il pourrait arriver durant les Grandes Épreuves, et afin de minimiser les risques, il valait mieux éviter de donner la tâche à des novices. C’était compréhensible et logique. Mais il n’y avait pas trente-six milles topdresseurs expérimentés dans l’académie. Elle espérait pouvoir tomber avec Pinkie, ça pourrait être drôle, elle pourra l’embêter ! Autrement, il y avait probablement Ginji Labelvi, le fameux énergumène. Et quelques autres personnes dont elle en avait vaguement entendu parler, une certaine Yuna, l’autre gamine à la tête verte, et celui qui a perdu une main. Mouais. Oh, et une rosée qui s’était aussi absenté de l’académie un certain moment. Bref, personne avec qui elle avait vraiment interagi au final.
Elle se laissa retomber sur son lit, ferma les yeux. Il fut un temps où les premiers noms qui lui seraient venus à l’esprit auraient été la rouquine droguée, son cousin et Orren Losvrok. Ces gens n’étaient plus là. Envolés. Partis. Elle n’avait jamais su conserver ses relations. Et personnage n’en avait fait exception. Elle avait du mal à apprécier les gens. Elle avait du mal à comprendre les gens. Elle ne sait pas vraiment comment sympathiser avec les autres. Néanmoins, il y avait ces personnes dont elle était heureuse d’avoir pu croiser la route. Yuki en faisait partie, elle espérait que leur relation durera longtemps et restera ainsi. Il y avait cette proximité distante, il la comprenait en quelque sorte, ou pas, parfois la réprimandait, elle n’aimait pas vraiment ça, mais au final elle l’aimait bien. Si on lui avait dit qu’elle aurait pu renouer ce genre de relation avec quelqu’un, quelques années auparavant, elle aurait rigolé. Amer. Mais ça s’était fait. D’une manière ou d’une autre, et elle en était reconnaissante.
Ça ne l’empêchait de se sentir seule. Mais elle en avait l’habitude, cela faisait partie d’elle.

Depuis quelques temps, Mochi perdaient énormément de poils. La jeune fille se retrouvaient alors obligée de l’emmener à l’extérieur pour la toiletter journalièrement. Elle n’en avait jamais fait expérience par le passé, mais s’était vu obligé d’apprendre. Au moins les bases. Sans quoi sa chambre serait devenue un nid de poils invivable.
Au début, elle s’était inquiétée. Elle avait hésité à demander de l’aide à Needle. Mais se rappelant de la folie de leur infirmière scolaire, elle s’était plutôt tournée vers les informations en ligne. Et apprit qu’il ne s’agissait de rien de grave. Effectivement, les jours suivants, Hope remarqua une poussée de poils nouveau, la Marcacrin renouvelait sa fourrure. Plus fournie, plus épaisse, plus longue. Elle était différente de ses pertes de poils saisonnières. Et ce n’était pas sans raison. Elle le savait. Elle ne voulait pas vraiment l’admettre. Mais elle savait que la Marcacrin en avait besoin, qu’elle était trop longtemps restée sous cette forme, un peu par sa faute finalement.

C’était Pâques, les rires fusaient, à l’extérieur.

Mochi, c’était un peu un ses premiers Pokémon de réconforts. Ceux qu’elle prenait dans ses bras pour y enfoncer sa tête quand elle en ressentait le besoin. Ceux qui lui donnait autant d’amour qu’elle en voulait quand elle le voulait. Et Mochi en particulier. Elle aimait la sentir dans le creux de ses bras, son poids lui peser sous les poignets, ses discrets ronflements quand elle s’endormait. Ses yeux qui s’illuminaient quand elle apercevait enfin les sucreries qu’elle sentait sans les voir car ils se trouvaient trop haut, sur la table. Et elle avait terriblement peur, peur du jour où elle évoluera qu’elle grandira. Elle ne voulait pas qu’elle grandisse. C’était stupide. Elle n’avait pas à lui imposer cela. Elle le savait. Mais elle ne pouvait s’en empêcher. Elle s’en voulait aussi, pour ce caprice. Elle se savait pleine de caprices, mais elle ne voulait rien y faire pour y remédier, car elle était comme ça. C’était elle. À quoi bon changer ? À quoi bon essayer de devenir ce qu’elle n’est pas ?

Elle attrapa une brosse et une paire de ciseaux, puis prit Mochi dans ses bras. C’était Pâques. Quatre ans, jour pour jour, qu’elle avait rejoint son équipe.

Il y a quatre ans, une chasse aux œufs avait aussi eu lieu. Hope qui alors n’était à l’académie que depuis quelques mois avait reçu un texto sur son iPok, un de ces texto groupés qui annonçait des scoops, des flash infos. Elle se chamaillait souvent avec Gummy, elle se chamaille toujours avec Gummy. Mais ce jour-là, c’était à lui qu’était revenu l’honneur de trouver un œuf. Un œuf dans les couleurs neutres, rayé, chocolat et caramel, gourmand, comme les fêtes de Pâques. Elle esquissa un sourire en y repensant. Il était vrai qu’elle devait à son starter l’arrivée de Mochi dans l’équipe. Et c’était probablement un des meilleurs choix qu’il aurait pu faire. Son sourire s’élargit. Elle passa la brosse dans les poils de la Marcacrin.

Des liasses de poils tombaient au sol. Plus ou moins que le jour précédent ? Peut-être moins. Quelque part, elle essayait toujours de s’en convaincre, de retarder le moment fatidique. Pour elle, il y en avait toujours un peu moins. Pour la réalité, ce n’était pas forcément le cas.
Il lui semblait que les poils de son Pokémon luisaient. Peut-être était-ce le soleil qui brillait plus fort que les autres jours ? Les jours de Pâques avaient toujours été ensoleillés depuis son arrivée à l’académie. De la lumière passait à travers la brosse qu’elle tenait. Elle sentit sa gorge se nouer.

Elle se tenait à quelques centimètres. Immobile. Nerveuse. Une main tenant chaque joue. Elle attendait. Patiemment. Qu’attendait-elle ? Elle n’était guère certaine. Elle fixait la boule lumineuse sans la regarder. Son regard la traversait, fixait un point lointain, une image ancienne. Elle voulait retarder son retour à la réalité. Désillusoire. Elle se savait. Elle voulait garder ses yeux secs, autant que possible, retenir son égoïsme quelques secondes supplémentaires. Quelle dresseuse digne pourrait souhaiter quelque chose comme elle à cet instant ? Son regard se perdait dans le vide, sa vision se troublait, noyée dans l’océan de lumière. Elle était horrible. Elle se détesta.

Quatre ans. Elle n’était plus. Hope passa ses doigts dans la nouvelle fourrure. Plus fournie, tout aussi dense, aux poils plus longs. Peut-être plus douce. Était-elle ? Sa main parcourut le corps volumineux. De haut en bas. Puis elle releva les quelques mèches qui cachait les yeux de la bête. Elle essaya de sourire. Elle ne voulait pas la décevoir. Mais elle se savait déjà horrible. Alors elle les laissa retomber rapidement. Ses joues s’humidifièrent.

C’était Pâques. Éclats de rire.

HRP
Évolution de Mochi (Marcacrin -> Cochignon)
Je prends un fer !

Le soleil brille, de petits volatiles chantonnent, ls ruelles de la ville sont déjà bien vivantes. Evidemment qu’elles le sont, aujourd’hui est une sacrée journée. La fête de Pâques et sa célèbre chasse aux œufs se déroulent aujourd’hui même, dans moins de deux heures plus précisément. Depuis mon enfance, cette journée reste ma préférée. Des tonnes de chocolats partout pour une enfant n’est que le paradis sur Terre. Et puis avec le temps, les goûts, les senteurs et les saveurs n’ont laissé qu’une envie incontrôlable de faire perdurer les traditions. Comme la petite fille que j’étais il y a de ça un moment, je ne devais pas oublier le rituel installé avec ma nourrice Gladys : se lever tôt pour être sûre d’être prête, une tenue adéquate, ne pas trop manger avec le festin chocolaté, et arriver en avance sur le lieu de chasse pour mettre en place des stratégies. Tout était calculé, préparé, pour une journée de délice. Avec du recul, je n’oublierais jamais tous ses moments passés auprès de ma deuxième maman, ma tendre Gladys.
Me lever n’a pas était si compliqué que ça. A mon habitude, j’aurais pris le temps d’émerger, de m’étirer et profiter de la chaleur des draps. Ce matin, mon premier œil s’est ouvert que j’étais déjà sur mes deux pieds, Edward n’en revenait pas. Deuxième étape la tenue, prête depuis deux jours ; je n’allais pas non plus ressembler à n’importe quoi. Un unique café, assez d’énergie pour courir partout dans l’herbe. Il ne restait plus qu’à partir pour découvrir notre zone de jeu. Je suis parti retrouver Ed, si paisible dans le canapé.

Tu viens chéri ?

Il fut surpris de me voir prête à cette heure, lui qui m’attend généralement. Il ne sait pas encore à quel point j’aime ce jour, et la véritable chercheuse que je peux être. Nous partons après qu’il est enfilé un short et mis ses lunettes de soleil tel un surfeur. Des banderoles de couleurs nous guidaient dans les rues, un immense espace vert s’y trouver à l’arrivée. Nous avons été accueillis par une jeune femme, déguisée en Laporeille. Un monde fou se trouve déjà sur les lieux, ça risque d’être fantastique.

Bonjour et bienvenue, aujourd’hui nous vous proposons de vous déguiser en Sapereau et Laporreille ça vous tente les amoureux ?

Oui avec plaisir !

Edward répondit l’affirmative directement, m’étonnant autant que lui sur mon temps de préparation de ce matin. Je lui jetai un coup d’œil, son air m’en disait long sur ses pensées… Les pommettes honteuses, j’ai remercié cette fille pour les déguisements. Nous volons à travers les différents stands telle une enfant, je suis fascinée par tout ce que l’on nous propose. Mais à l’air de mon compagnon, il ne désire qu’une seule activité : la chasse aux œufs. Le policier qui sommeille en lui ne pourra s’empêcher de fouiller dans chaque recoin du parc, chercher et trouver tous les chocolats en fuite.
Le grand départ est proche, la cloche résonne et les cris de joie poussent tout le monde à partir à l’aventure. Edward et sa compétitivité parte devant, c’était certain. Des dizaines d’enfants et leurs parents cherchent et pataugent dans les herbes hautes ; leurs rires donnent du baume au cœur. Plusieurs arbres compliquent nos trouvailles, plus de vigilance est demandée. Les organisateurs ne nous ont pas pris pour des andouilles, ils ont su être vicieux. J’aborde un arbre, pour chercher mais aussi pour reprendre mon souffle, la chasse est dure. Des petits chocolats violets et bleus sont disposés autour du tronc, dans une niche mise pour l’occasion. Je lève alors les yeux, tombant sur un œuf qui me semble bien différent des autres : plus gros, un coloris bien différent, et qui semble… animé ! Mais que pourrait-il bien cacher ?

Caca prout !

Pâques ! Des œufs ! Du chocolat ! Des cloches et des lapins ! Une petite seconde... En y réfléchissant Matthew n'a jamais fêté cet évènement pourtant commun partout dans le monde. La raison en est certainement que sa famille ne fêtait presque rien. Sa mère, n'étant pas spécialement une personne proche des siens, et les prétextes pour se voir afin de fêter de soi-disantes fêtes religieuses, allait contre ses intentions.
De fait, cela faisait du garçon un enfant qui n'avait jamais vraiment connu le bonheur de noël, l'attente de son anniversaire, l'impatience des crêpes de la chandeleur ou encore de la couronne des rois. En bref, il ne connaissait rien des festivités classiques, enfin, sauf les informations qu'il avait trouvées ou que l'on lui avait racontées. Cependant, il ne connaissait rien de l'instant, de la sensation de vivre ce moment.
Totalement excité, il souhaitait participer, plus que tous, à son premier Pâques. Il voulut se jeter sur un costume de Pikachu... En se souvenant qu'il n'était plus chez lui, et son Kigurumi de Pokémon souris électrique n'était pas dans ses bagages. Zut ! Il n'en avait que les oreilles, amovibles.
Il passa le serre-tête à oreille jaunâtre et parti, attrapant Brindipou sur le passage, ce dernier somnolait alors tranquillement quand son nouveau dresseur vint alors à l'attraper et à le passer sous son bras comme s'il n'était qu'une vulgaire statuette.
L'oiseau de nuit, sous le choc, resté la bouche légèrement entrouverte, effarée et complétement abasourdie de la situation. Il ne se rendait guère compte que le garçon l'avait déjà mis entre son tee-shirt et sa veste, refermant la fermeture éclair jusqu'à son cou, afin de le transporter et de le garder au plus près. Le jeune garçon avait dû passer l'entrée avec une telle vitesse qu'il n'avait certainement pas saisis qu'il aurait pu récupérer un déguisement sans être hors thème. Non mais des oreilles de Pikachu, sérieusement ?
Le volatile ne revint à lui-même que bien trop tard, ils étaient déjà au milieu de l'évènement et son humain était en train de se contenir d'exploser d'une joie indescriptible. Il voulait sauter en l'air et sortir un "YAHOO !" mais il s'en mordait la lèvre inférieure, ne voulant pas s'afficher devant tout le monde.

Il passa devant une course aux œufs, remarquant l'habileté d'un numéro 4 qui semblait maîtriser la cuillère comme personne. D'un autre côté, une jeune fille venait de faire voler son œuf en glissant sur un petit-pois, et se dirigeait vers le buisson non loin d'elle une fois relevée. Qu'elle mouche l'a donc piquée ?
Au détour d'un regard, il remarqua un homme qui tentait, tant bien que mal, d'arrêter la course d'un crocodile étrangement rosé avec des oreilles de lapin en direction de château gonflable ; d'ailleurs, cette personne était torse nue. Bigre ! Il ne s'attendait pas à ce qu'on est le droit de se balader de la sorte... Il serait venu sans rien sur le dos lui aussi ! D'ailleurs une autre personne le rejoint, elle aussi portait des oreilles de lapin. Mais pourquoi a-t-il pris des oreilles de Pikachu ? Un autre couple, dans des tenues plus décentes, passe par là. Décidément cette fête plaît aux amoureux !
Alors qu'il partait en direction de l'atelier cuisine, une cacophonie métallique le crispe soudainement. Qu'est-ce donc que le fuck ?
Tournant la tête de gauche à droite comme une furie, il entend une seconde fois ce bruit si désagréable, repérant l'endroit. Un jeune venait de renverser des dizaines de boîtes de conserve. Et on lui offrait quelque chose pour cela ! Mais comment ce fait-ce ? Lui quand il arrivait à mettre le bordel, il n'avait droit qu'à des réprimandes de sa génitrice.
Qu'est-ce qu'il voulait faire déjà ? Il venait d'oublier son idée, puis bondit sur le côté afin d'éviter un couple en tenue de Pokémon, comme beaucoup ici semblent porter les mêmes. Il aurait dû regarder où il marchait plutôt que de rêvasser. Deux filles se mirent à sauter au cou d'une dernière toute de bleue vêtue, hurlant "Cousine" comme s'il n'y avait qu'elles ici. Il devait se maîtriser. Lui aussi voulait hurler de joie. Il se retint cependant, constatant deux autres personnes en kigurumi, l'un amplement plus nabot que l'autre.
Ne se souvenant plus de ce qu'il souhaitait faire, il passa devant un des ateliers de cuisines, remarquant une personne particulièrement admirative devant son œuf en chocolat qui donnait l'impression de refléter la lumière tellement il était lisse. A contrario, un jeune homme et son Abra semblait brandir une... Monstruosité chocolatée. Matthew en resta coi tellement la création était avant-gardiste, ou juste aléatoire, car il venait de créer une œuvre plus qu'éphémère, carrément autodestructrice. N'était-ce pas là une forme d'art ?
En parlant de regarder, il remarqua un adulte à l'allure d'une personne forte porter un maquillage papillon... Cela faisait totalement contraste avec son physique ! C'est génial comme idée !

Toutes ces émotions lui donnèrent encore plus envie de participer à la chasse aux œufs, ce qu'il fit. Quand le top fut donner, il vit une femme avec son Tylton courir plus vite que lui. Que ? Comment ? Il était devenu si lent depuis tout ce temps ?
Tout plein de gens étaient en train de trouver ces petites merveilles offertes pour l'occasion, et lui passaient à côté de tous ! Il devait se dépêcher. Un jeune passa devant lui, coursant son Rocabot, eux aussi trouverait un œuf avant lui.
Le jeune homme finit la journée sur les rotules, ne revenant qu'avec... Non ! En fait avec rien ! Il n'avait pas récupéré un seul œuf au chocolat ! Peut-être était-ce dû au fait qu'il s'était trop attardé sur différents aspect de l'évènement et sur la zone environnante.
Tant est que, comme lot de consolation, on lui refila un œuf de Pokémon. Plus gros que les œufs en chocolat, d'un bleu mer entouré d'une bande azur et surmonté d'un spot vermillon, il ne pouvait deviner de quoi il s'agissait. De toute façon, il n'avait pas vraiment choisi, mais il l'acceptait sans concessions. Cela ferait un nouveau pote !