''C'est tout ?''Pas que je m'attendais à ce qu'on nous fournisse une armure super high-tech alimenté par ces mystérieux cristaux en nous demandant de la tester mais...C'est quand même pas aussi intéressant que ce à quoi je m'attendais.
Depuis notre petite expérience avec Aniline, je n'ai pas évoqué le sujet des cristaux avec les autres : Prime semble apprécier celui que nous avons récupéré lors des tests précédents, au point que j 'ai fini par demander à Gwen de lui fabriquer une petite armature pour le faire tenir derrière sa corne. Quand il le porte, on dirait qu'il parvient à libérer davantage de force lors de ses attaques, il faudrait que j'approfondisse ça (peut-être que Rookie accepterait de nous servir de punching-ball...Hmm, à voir).
L'invitation de Catia n'était donc pas vraiment une priorité, mais Itzan n'a pas eu le choix, pour une histoire administrative apparemment. Et comme on abandonne pas les copains, hors de question qu'on le laisse y aller tout seul !
En revanche...
''Suivant !...Miss Sidhe, c'est ça ? Extrêmement intéressant, vous êtes le seul élève porteur d'un handicap, sur lequel nous allons pouvoir baser les différences d'effets parmi les sujets humains. Ne soyez pas timides, il n'y a aucune danger !''Avant que je ne puisse lui demander ce qu'elle entends par ''porteur d'un handicap'', Catia a déjà lancé deux des petites pierres brillantes qui parsèment la table dans ma direction. Mue par un réflexe, je saisis la première au vol, avant de fixer la jeune femme d'un air un peu perplexe.
''....Ça coupe votre truc.''Avec une petite moue, la directrice du Pôle se penche vers moi, pour s'emparer plus prudemment de la roche parsemée de petits éclats écarlates. Ces derniers laissent même perler quelques gouttes du sang qui s'est échappé de ma main lorsqu'ils l'ont transpercés. Les zébrures ne sont pas bien profondes mais suffisantes pour que je tente d'éponger maladroitement le liquide rougeâtre, à l'aide d'une feuille arrachée à mon carnet. Prime ne semble pas avoir le même genre de problème, puisqu'il se contente de jongler avec le même genre de pierre à petits coups de tête, avant de m'observer d'un air anxieux.
Une situation qui n'a pas l'air de perturber Catia plus que nécessaire, puisque cette dernière après avoir déposé la roche, se penche de nouveau vers moi avec son propre carnet en main.
''Pas de vertiges ? De sensations de picotements ? De brûlures ? Vous ne voyez pas de taches de couleurs lumineuses ?''''Euh, non. Fin, je crois pas, ça va.''''Et pour la douleur ? Sur une échelle de 1 à 10 ?''''J'vous ai dit que ça va. C'est juste des coupures, ça finit toujours par guérir tout seul, non ?''En tout cas, c'est ce que Maman disait. Puis bon, j'en ai déjà eu plein sur les mains, je les sens même plus.
''C'est une observation valable. Évitez de toucher d'autres pierres pour ne pas fausser les échantillons et allez faire bander ça, je pense que j'ai ce qu'il me faut. Et nous ne voudrions pas que votre main s'infecte, miss Sidhe.''''Qu'elle quoi ?''*******************
''C'est tout ?''Surplombant de toute ma hauteur l'employé, je me gratte l'arrière du crâne tout en inspirant profondément...La plupart de ceux qui m'ont connu en prison, vous diront que dans ce cas-là, il ne vous reste que deux solutions : la prière ou la fuite. Non mais là, ils se foutent de ma gueule. Pour un peu, j'aurais presque envie de laisser Greta défoncer la tronche de cet abruti planqué derrière son bureau. Ou alors de m'en occuper moi-même, avant de lui laisser faire sa fête à ce qu'il reste.
Un programme qu'il me faudra malheureusement remettre à plus tard, lorsque l'employé se carapate sans demander son reste après m'avoir remis son bordereau de livraison. Apparemment, je suis censé attendre le camion pour transporter un petit paquet de caisses au Pôle Scientifique de cette académie de cinglés. Sauf que j'ai un peu autre chose à faire de ma journée, moi.
J'vous jure, qu'est-ce qu'il faut pas faire pour payer son loyer...
''Moi qui pensais qu'on en aurait pour la journée. On ne va pas attendre son vieux tacot, y'a moyen de se débrouiller tout seuls. Rein, tu te charges de celle-là, je prends les autres....AH, DEGAGE DE LA, TOI, C'PAS LE MOMENT, HEIN !''''Mia'' comme l'a surnommé Enzo, vient tout juste de se jeter sur ma jambe pour la bourrer de coups répétés à l'aide de sa queue. C'moi qui me fait vieux, ou les Chinchidous sont vraiment devenus des trucs impossibles à gérer en douze ans ? Le temps de choper cette putain de bourrine par le col, j'ouvre l'une des caisses que l'on vient de nous confier au hasard, avant de la fourrer à l'intérieur et d'en sceller le couvercle. Maintenant, ce sera le problème de celui à qui elle est destinée, pas le mien.
Revissant ma casquette dans la bonne position, j'attrape le reste de mon chargement avant de le hisser sur mes deux épaules.
''La prochaine fois, on ira bosser au port, hein.''C'est vite dit, les offres d'emplois ne tombent pas du ciel, ces derniers temps. Au moins, en jouant les déménageurs ce mois-ci, j'aurais de quoi payer le loyer...Et les arriérés en retard laissés par Enzo, vu que ce dernier est revenu sans le moindre sou en poche comme à son habitude. Au moins, maintenant, on est à nouveau deux pour boucler les fins de mois, trois si je compte la charmante dame qu'il a ramené.
Tout en zigzaguant dans les couloirs du Pôle scientifique, je cherche machinalement la salle qu'on nous as indiqué...B-1, B-3...Ah, Laboratoire B-12, on y est !
''Service de livraison PoFedex, c'est ici pour les cailloux qui brillent ?''Vu la tronche que vient d'afficher la responsable des lieux, ça m'a l'air d'être le bon coin. Elle se contente d'un vague signe de main dans ma direction, avant d'indiquer le bord de la pièce, où trônent déjà plusieurs boîtes du même acabit. Par contre, mon arrivée passe bien moins inaperçu que je l'aurais voulu : depuis quand y'a autant de gosses dans ce bâtiment, ils sont pas censés être en cours à cette heure-ci ? Je me retrouve forcé de me contorsionner pour éviter les canapés et les petits groupes de gamins qui parsèment le lieu. Heureusement, non loin d'un Dracolosse, on dirait que d'autres adultes mènent un peu la cadence lors de cette session...C'est rassurant de voir que TOUT ici n'est pas complètement anormal.
Le temps de déposer mon fardeau, je récupère Rein avant de placer le Marisson sur mon épaule : encore deux minutes sous sa caisse et il se serait effondré, même moi j'ai un coeur. Bon, maintenant, plus qu'à faire signer ce truc et ça aura été la matinée de travail la plus rentable des derniers mois.
D'un pas tranquille, je me dirige donc vers la responsable des lieux, non sans un coup d'oeil aux activités des gamins : apparemment, c'est un cours sur les pierres précieuses...Vous pensez qu'elle va m'en vouloir si je leur dis ce que je sais sur les cailloux qui brillent, en insistant sur la partie ''Comment les revendre sans se faire choper ?''.
''C'est une observation valable. Évitez de toucher d'autres pierres pour ne pas fausser les échantillons et allez faire bander ça, je pense que j'ai ce qu'il me faut. Et nous ne voudrions pas que votre main s'infecte, miss Sidhe.''''Qu'elle quoi ?''On dirait qu'elle a déjà fort à faire puisque l'une des gamines du coin n'a rien trouvé de mieux que de s'ouvrir la paume sur l'un des cailloux, ça pisse le sang bien comme il faut.
Elle est en fauteuil en plus, elle a vraiment tiré le gros lot dans la vie, celle-là: Une sorte de petit Baie Ceriz posé dans son véhicule, avec des yeux bien trop grands pour ce monde et la main à moitié en charpie. Pourtant, bien loin de pleurer ou de gémir comme on pourrait s'y attendre, elle a plutôt l'air vaguement ennuyé par l'état de sa petite main et se contente de la regarder d'un air perplexe. Avec une coupure pareil, elle devrait être en train de chialer comme une madeleine, ils les font en titane maintenant ?
Si je veux ma signature, il va bien falloir que je mouille la chemise...encore.
''Attends gamine, bouge pas...''N'ayant pas toute la journée, on va faire ça vite et propre : le temps de récupérer l'un de mes mouchoirs, je me penche vers elle, avant de lui appliquer le carré de tissus sur la main. J'vais pas lui faire un cours sur la façon de se recoudre elle-même mais ça sera déjà ça.
''Tu gardes ça appuyé jusqu'à ce que ça arrête de saigner, puis tu vas à voir un prof, à l'infirmerie, où tu veux mais tu fais désinfecter ça avec de l'alcool. T'as déjà le bas en vrac, ce serait con de plus pouvoir utiliser tes mains.''Elle a l'air plus surprise par ma tronche que par mon apparition, mais au moins, elle a pris le mouchoir. Tout en le serrant contre sa main, j'suis presque sûr de l'avoir entendu dire un ''Merci'' un peu perplexe, avant qu'un de ses Pokemons ne la poussent vers la sortie. Reportant mon attention sur le plus important, je dégaine le bordereau avant de le tendre à la patronne du lieu, qui s'est replongé dans ses notes.
''Pas de mention d'une douleur particulière ou d'effets secondaires...Ah. Merci pour votre célérité, nous attendions cette livraison pour l'après-midi.''''Pas de problème, m'dame. Je me suis dit que c'était pressé et votre gus au port voulait qu'on attende le camion. Alors autant ne faire perdre son temps à personne. ''En quelques secondes, voila mon bordereau signé, mais bien loin de me le rendre, la jeune femme redresse la tête comme pour m'examiner, avant qu'une lueur ne s'allume dans son regard...J'ai déjà vu ça chez des Sharpedos, mais ici, on est sur un niveau de prédateur bien plus effrayant.
''Dites-moi. Vous ne chercheriez pas un travail plus gratifiant que de simples livraisons, monsieur...?''''Raphaël. J'ai pour philosophie de ne jamais refuser mon aide à une dame, mais j'espère qu'il y a une chance que cela m'aide à payer mon loyer.''''C'est une possibilité, en effet.''HRP :
Récupération d'un Cristal Sapiens Psy