Le réveil sonna dans la petite chambre noctalienne. De ma main encore endormie, je venais taper sur la tête de ce Roucool pour qu’il s’arrête de chanter. Mes yeux à moitiés fermés se posèrent sur l’heure : neuf heures. Bougonnant, j’attrape mon oreiller pour le coincer sur ma tête. Je n’ai pas l’envie de me lever, ce lit est beaucoup trop confortable. Un rapide regard dans la pièce en me forçant à me redresser, me permet de remarquer que je suis le dernier. Tous les autres sont déjà debout et partis. Nous n’avons pourtant pas cours aujourd’hui, alors qu’elle est la raison d’un levé si matinal ? Dans un coin du lit, je réveille Kaiminus, qui émerge tout aussi lentement que moi. Pas de Stalgamin en vue, tout semble assez calme ce matin. J’attrape ma trousse de toilettes, ainsi que des habits propres et me dirige avec mon Pokémon vers la salle de bain. Le dortoir semble plongé dans le silence, pas un chat ne rode… Hormis moi, évidemment. J’ouvre la porte de la salle de bain et laisse mon starter fermer derrière moi. Une brosse à dents dans une main, un dentifrice dans l’autre, un regard déterminé dans le miroir… Start ! Brossage en trois minutes chrono ! Kaiminus perd l’avance de son départ parfait à cause de ses longs crocs. La course reste néanmoins serrée, je frotte bien dans tous les sens, le dentifrice commence à emplir ma bouche, on dirait deux Malosses enragés. Un coup à gauche, en-dessous, puis à droite, en haut,… Dernière ligne droite !
-VICTOIRE ! Clamais-je en levant ma brosse à dent le premier, ce qui libéra un projectile de dentifrice baveux sur la glace. AU même instant, tandis que Kaiminus se met à rire aux éclats, un Noctali ouvre grand la porte sur nous. Pas une, ni deux. Nous nous reculons, surpris de cette intervention. L’élève pose à peine les yeux sur nous et sur le dentifrice qui a giclé dans tous les sens. Sans dire mot, il se précipite dans les moindres recoins de la pièce, fouillant même dans la cuvette des toilettes sous nos yeux ébahis. Le choppant par le colbac, je l’arrête dans sa fouille minutieuse pour lui causer quelques mots.
Depuis quand les Noctalis sont-ils des femmes de ménage ?-Pardon ? Laisse-moi, j’ai à faire. Essayant de se défaire de mon bras, je resserre ma prise sur l’individu.
-Hop hop hop. On ne part pas si vite. Que fais-tu ? Il ne croyait tout de même pas s’échapper aussi facilement.
-Arrête ! Tu me fais mal, abruti. T’as pas reçu le message de la directrice ?! Lâche-moi maintenant.
-La directrice… Répétais-je pour moi-même, le libérant de mon emprise.
Alors la directrice nous a adressé un message ? C’est peut-être la raison pour laquelle Sirius et les autres ont disparu de si bonne heure. Le message doit être sur notre iPok pour que tout le monde soit déjà au courant… Sauf moi. Quelle honte, je n’ai même pas pensé à regarder mon iPok. Et si Dahlia m’avait envoyé un message ? Quel boulet… Je ne l’aurais pas remarqué.
-Dépêche-toi Kaiminus ! Allons voir de quoi il retourne. Je prends le pas vers la sortie avant de me retourner au dernier moment.
Et sois gentil… Nettoie-moi tout ce bordel. Un sourire, et je m’éclipsais dans le couloir, laissant derrière moi le caïman pester son mécontentement.
Parés pour le départ, j’avais sorti mon chapeau T.F. pour l’expédition qui nous attendait aux confins de l’académie. L’objectif était simple : découvrir la cachette des œufs cachés par Monsieur Forest. Pour cela, il fallait se montrer malin. Une première option consisterait à séquestrer ce pauvre homme et à lui faire avouer la cachette des œufs. La seconde serait de tout simplement s’introduire chez Ace, un endroit où personne n’irait chercher un œuf. Dans les deux cas, la réussite de la mission comporterait des risques. Mais ce serait aussi les moyens les plus fiables d’obtenir ce que je veux et le plus rapidement possible. Des deux, la solution numéro une semblait être la plus fiable sur le plan de la réussite. D’après les informations que je possédais, Monsieur Forest était le jardinier de l’académie. Il était donc régulièrement dans les jardins et le parc pour s’occuper des plantes. Des endroits, où avouons-le, il est facile d’y tendre un guet-à-pan et d’y capturer sa cible avant de la ramener dans un endroit sûr.
-Bien ! Kaiminus, l’opération d’aujourd’hui consiste à capturer le major Forest et à le ramener à la planque pour interrogation. Des questions ?-Kaiiii Kaiiiimi Kaiminus !-Très bien soldat. Je vous autorise à employer la torture aux bonbons. En avant, marche !Tels deux bons explorateurs, nous sortîmes de notre base à la conquête du parc, armés d’un gros sac à dos chacun, remplis de babioles inutiles pour la mission, mais qui faisaient classes. A l’extérieur, de nombreux élèves s’étaient jeté à la quête aux œufs de Pâques. Traversant la première allée, nous nous engouffrions le plus discrètement possible dans le parc de l’académie. Depuis un buisson, qui nous servait d’avant-poste, nous pouvions observer les alentours. Trois élèves à gauche, un Pokémon égaré sur la droite, aucun Monsieur Forest à l’horizon. Notre tâche était ardue, le gibier se cachait bien. Parfois, nous devions ruser pour avancer sans se faire repérer. Le ventre ronronnant de faim de Kaiminus n’aidait pas. Si bien, que nous finissions notre première matinée de recherche… Au réfectoire. L’endroit était bondé à cette heure, difficile d’y passer inaperçu, mais les bons petits plats de Mama Odie valaient bien le coup.
-Mmmhhh… Fis-je en reniflant le bon fumé qui s’échappait de mon assiette.
Bon’appétit !!!-Kai’Minus !!!Tels deux goinfres, nous nous jetions sur nos assiettes. L’une plus grande que l’autre, vous vous en doutez. Néanmoins, Kaiminus fut le premier à terminer. Tirant l’arête de poisson de sa gueule, il joua avec comme si c’était un pendule inversé. Personnellement, j’avais plutôt tendance à manger lentement. D’une part, cela permettait de mieux digérer. D’autre part, le repas n’en était que plus savoureux et les aliments mieux traités avec respect. La cuisine, c’est très simple de l’engloutir. Mais très long à préparer. Même avec des Pokémons ! C’est pourquoi, il faut savoir prendre le temps de la déguster pour remercier le cuisinier du temps qu’il a investi.
Après le repas, nous quittions le réfectoire, une glace à la main. Très heureux de cet intermède salvateur, nous étions fins prêts à reprendre le cours de notre mission. Et parfois, il vaut mieux savoir prendre son temps et attendre… Car la chance nous souriait !
-Baisse-toi ! Baisse-toi ! Chuchotais-je à mon partenaire.
Une fois derrière des fourrés, à l’abri des regards des passants, nous avions tout le loisir d’observer Timothy Forest (Gump /pan/) passer dans le parc, une cisaille à la main. Intéressant… La marque de la cisaille ne m’était pas totalement inconnue. Il semblerait… Qu’elle vienne de chez Cizayox and Cie ! Oui, beaucoup d’entre vous doivent penser que c’est une information sans aucun intérêt. Mais détrompez-vous ! Elle est d’importance cruciale ! En effet, les cisailles de cette compagnie ont la particularité d’être excellente dans la coupe d’arbuste, mais aussi de cheveux ! Utilisée aussi bien par coiffeurs et jardiniers, elle vient confirmer que nous avons bien affaire à Monsieur Forest. Par ailleurs, il faudra penser à se débarrasser de cet outil si on ne veut pas qu’il puisse rompre ses liens. En tant qu’étudiant, je n’ai pas accès à de la super corde, contrairement à lui.
-Allons-y.Discrètement, caïman et dresseur se dispersèrent.
Kaiminus vision
Mon maître m’avait ordonné de ne pas manger toute ma glace. C’était assez triste, parce que la fraise était mon parfum favori. Cependant, en me promettant quelques friandises et autres sucreries, il avait su trouver les mots qui toucheraient mon cœur. Une dernière fois, je prenais une léchouille de cette succulente glace, laissant une larme de tristesse couler le long de mon visage. Ô vil monde, pourquoi es-tu si cruel avec moi ? Ma douce fraise, pourquoi dois-je t’abandonner à ton sort ? La patte dressée vers le ciel, j’attendais encore une poignée de secondes avant de faire ce qui m’avait été demandé. D’une patte, je venais appliquer la glace à la couleur rougeâtre sur le pourtour de ma mâchoire. Je finissais le cône et, comme convenu, laissais le restant de la glace dégouliner de mes doigts… Une si belle glace gâchée. Snif…
-ATTENTION ! Monsieur Forest ! Un Kaiminus assoiffé de sang fonce sur vous !-Kaiii ?! (Déjà ?!)Mince ! Paul avait lancé le signal, il fallait que je sois convainquant maintenant. Autant que lui avec la glace. Montrant les dents, levant les bras et dégainant les griffes,… C’était bon, j’étais ok. Ne manquait plus qu’à courir en direction du malheureux. Hahaha. J’allais bien m’amuser.
Fin de la Kaiminus vision
-ATTENTION ! Monsieur Forest ! Un Kaiminus assoiffé de sang fonce sur vous !Les dés étaient jetés. Kaiminus devait avoir eu le temps de se préparer. Caché derrière un buisson, plus loin sur le chemin, il avait pour tâche de rabattre Monsieur Forest dans ma direction. D’abord surpris de mon alerte, le jardinier hésita une seconde avant de se mettre à courir, lorsque le petit monstre claquant sa mâchoire n’apparaisse à sa poursuite. A plusieurs reprises, Kaiminus effectua des bonds en avant pour faire presser notre pauvre proie. Ainsi distraite, il ne voyait pas le piège se refermer tout doucement sur lui.
-AU SECOURS ! BONZAÏ ! AU SECOURS ! VIENS M’AIDER !Un sourire de satisfaction se dessina dans le coin de mes lèvres. Bien sûr, qu’il n’allait pas se laisser faire. Bien sûr, qu’il tenterait d’appeler à l’aide son fidèle ami Pokémon. Dommage que pour lui, celui-ci soit occupé.
Pendant ce temps, ailleurs dans le parc
-Chacripan Chaaa.Brutapode était comme à son habitude en train de tailler délicatement les plantes du jardin, quand une charmante petite Chacripan était venue à sa rencontre. Dans un premier temps, il était resté très calme et posé sur son travail, faisant abstraction de la minette qui devenait de plus en plus collante. Puis, les choses changèrent. Quand ? Eh bien, il ne s’en était pas rendu compte. Il avait eu la sensation de sentir un doux parfum émaner de la petite. Un parfum… Mais surtout, un charme indéniable qui l’avait empêché de se détourner d’elle. Lui, qui était si minutieux, ne comprenait pas tout ce qui se passait. Tranquillement, ils en étaient arrivés à discuter en tête à tête. La Chacripan, bien qu’un peu sauvage, était assez cultivée et de bonne compagnie. Alors qu’elle lui racontait une histoire drôle à laquelle il riait, ses joues rougissantes, il crû discerner la voix de Timothy l’appeler.
-Brutaaa ? Un instant, il tourna la tête vers la voix. La seconde suivante, la Chacripan venait lui ramener son visage vers elle.
-Chaaacriii Chacripaaan.-Bruuuutaaaapode.L’extrême légèreté de sa partenaire et cette mélodieuse douceur qui s’échappait d’elle, firent oublier au type poison les appels qu’il avait cru entendre. Bizarrement, il ne pouvait plus faire autre chose que de tenir compagnie à la demoiselle.
Retour à nos Wattouat
-Wattouat ! S’écrièrent les Wattouat.
Revenons maintenant à l’opération Forest
Comme prévu, Brutapode ne répondit pas aux appels de son dresseur. Celui-ci devait être bien trop occupé avec son cadeau de Pâques. Désormais, Monsieur Forest arrivait à la fin de son parcours. Déclenchant la suite des hostilités d’un hochement de tête vers les broussailles, une plaque de glace vint se former à quelques pas du malheureux. Trop apeuré par l’ennemi qui le poursuivait et dont la fraise commençait à se dissiper avec la course, il tomba aisément dans le piège, finissant sa course sur le cul. Sa dernière vision, fut celle d’un Embrylex, avant qu’un Poing-Karaté ne vienne l’assommer.
A son réveil, il avait l’air passablement nauséeux. Quelques heures s’étaient écoulées depuis la perte de connaissance, mais j’avais demandé à Embrylex de bien prendre soin de ne pas le frapper trop fort. Le capturer était une chose, l’envoyer à l’hôpital ou le tuer en était une autre.
-Où suis-je ?…
-Qui êtes-vous ?Le lieu sélectionné pour ce kidnapping n’était autre que la grotte granite. Après mon excursion avec Idalienor à l’intérieur, je connaissais le parfait endroit, où il n’aurait ni le loisir de nous discerner à cause du noir, ni la possibilité d’identifier l’endroit pour une quelconque tentative d’enquête. Une torche tenue par Embrylex éclairait tout de même le corps du captif. Dans l’ombre, Chacripan, Kaiminus, Stalgamin et moi, attendions. Pour plus de sûreté, nous nous étions munis de sacs plastiques et de journaux, recouvrant nos visages. Des trous avaient étaient faits pour nos yeux, mais des lunettes de Soleil empêchaient la distinction de nos pupilles. Bref, sécurité maximum… Ou presque. Nous n’avions pas eu le temps de peindre en entier le corps de Kaiminus, pendant le sommeil de Monsieur Forest, ce qui rendait le caïman assez étrange avec un demi-corps d’une couleur et autre, de sa couleur d’origine. Embrylex avait finalement proposé de lui bander les yeux, mais Kaiminus tenait absolument à ce qu’il puisse voir ce qui l’attendait s’il ne répondait pas correctement à nos questions. S’en était suivit un débat, puis une dispute entre mes Pokémons, jusqu’à ce que tout le monde se mette d’accord en l’attachant à un rocher et en lui bandant un œil. Prenant une voix plus grave qu’à l’accoutumée, je me dressais devant notre jardinier.
-Monsieur Forest… Ou devrais-je dire, Timothy Forest. Une quinte de toux, car ça fait mal de garder une voix grave.
Vous êtes en charge du jardinage à l’académie, mais il semblerait que vous ayez outre passé vos fonctions, en effectuant la pose des œufs de Pâques. QU’avez-vous à dire pour votre défense ? Nouvelle quinte de toux.
-Ma-Mais… Je ne comprends pas. J-Je ne vois pas de quoi vous parlez. Qu-Qu’est-ce que vous me voulez ?-Vous refusez donc d’obtempérer… Allez-y. Dans l’ombre de la bête, le petit caïman s’avança. Dans une de ses pattes se tenait un sachet de bonbons, dans l’autre un autre sachet de bonbons.
-Hein ?! Quoi ? Que va-t-il faire ? Je suis innocent ! Relâchez-moi !C’est alors, que je sortis aussi de l’ombre. Ma Chacripan sur l’épaule le regardant d’un air alléché, je m’approchais de lui suffisamment pour qu’il entende parfaitement ma question.
-Où sont les œufs de Pâques ?-J-Je n’ai rien à voir avec ça ! Li-Libérez-moi immédiat… Sa voix resta en suspens, alors que je venais rapidement plaquer ma main sur son épaule, affirmant ma prise et gonflant ma voix pour qu’elle soit la plus grave et sec possible. A la façon de Batman, je lui hurlais dessus.
-OU SONT-ILS ???!!!Le souffle court, je ne pouvais rester plus longtemps dans la lumière, sous peine de me décrédibiliser. Je retournais donc dans l’ombre, où ma Stalgamin riait en silence.
-Tu vois, c’est le problème avec les jeunes d’aujourd’hui. Ils ne sont plus du tout patient et ils…D’un claquement de doigt, j’autorisais Kaiminus à mettre à exécution sa torture. Notre prisonnier se tût et se tortillant dans tous les sens, il essaya de plaider sa cause, mais je faisais mine de ne rien entendre. Le premier paquet de bonbons tomba, le second fut ouvert. A l’intérieur, Kaiminus en sortit des arlequins bien… Croquants. Ses crocs se posèrent sur le premier bonbon, qui éclata sous la pression. Le bruit banal des bonbons, qui se brisent sous les crocs brillants de propreté de mon starter, devint de plus en plus insoutenable. Kaiminus croquait les arlequins, un par un, à intervalle régulier, provoquant une ambiance où le sujet se mettait petit à petit à la place du bonbon et se morfondait entre ses liens. OU pas du tout. Monsieur Forest resta impassible face au petit caïman bicolor qui s’ingurgitait une razzia de bonbecs à la minute en souriant de plaisir. Hochant négativement de la tête en regardant la scène, je finissais par claquer une seconde fois des doigts. C’est alors, que Kaiminus laissa tomber le sachet d’arlequin pour ouvrir l’autre paquet. Des larmes coulant sur ses joues, il prit un premier bonbon et l’enfila dans la bouche de Timothy, le forçant à avaler. Après plusieurs bonbons, Kaiminus ne fut plus le seul à pleurer, mais aussi Timothy, qui venait de goûter littéralement à la torture des bonbons au piment. Si pour le premier, les pleurs correspondaient à la déception de ne pouvoir manger ces bonbons, pour le deuxième, il en était tout autre.
-Pitié… Laissez-moi partir… J’ai une femme et trois enfants…Discours classique de l’homme qui va mourir sous peu. Mais c’est bien, ça signifie qu’il est déjà plus docile et à même de nous donner les informations souhaitées. Je levais une main à l’intention de Kaiminus, qui stoppa l’alimentation en bonbons, profitant même de l’occasion pour s’en fourrer un dans la gueule.
-Où sont-ils ?-Donnez-moi un papier et détachez-moi… Je vous montrerais.Dans l’heure suivante : Kaiminus retrouva le sourire en terminant les bonbons pimentés, Embrylex tenait toujours la torche qui permettait maintenant à Monsieur Forest d’écrire les cachettes des œufs, Chacripan partit à la recherche de l’un de ses œufs à partir des premières indications, Stalgamin continua de se moquer du jardinier. Les premières cachettes avaient déjà été découvertes, mais en testant dans celles les moins faciles d’accès ou les plus étranges, Chacripan finit par rapporter un œuf de Pâques sur lequel était dessiné un Magicarpe. Pour avoir vu d’autres élèves avec ces œufs dans la journée, je pouvais confirmer que c’était bien l’un de ceux que nous cherchions et remercier comme il se doit Monsieur Forest de sa participation bénévole, je tiens à le souligner, à l’enquête. Il était aussi tout à fait normal de lui faire subir un second Poing-Karaté pour le ramener chez lui sans soucis. A notre sortie de la grotte granite, il faisait nuit sur l’académie. D’après les sources de lumière environnantes, il devait rester quelques élèves encore à la recherche de leur œuf avec leur lampe torche ou la capacité Flash de leur Pokémon. Chacripan, qui avait appris de Brutapode, où se trouvait la cabane de Monsieur Forest, nous y guida afin de l’y déposer avec une lettre de remerciement écrite de ma main gauche dans son lit. Lorsqu’il se réveillerait, il pourrait penser que tout cela n’était qu’un horrible cauchemar ou une aventure rocambolesque tirée tout droit de son esprit beaucoup trop fertile. Mais je tenais à ce qu’il se souvienne, que tout cela avait bien été réel.
Finalement, je déchiquetais les journaux et les sacs plastiques qui avaient servis de masques, puis les jetais dans diverses poubelles de l’académie. La corde avec mes empruntes finie au fin fond du lac corail, et les bonbons, dans le ventre de mon caïman. La soirée se terminant pour nous tous, nous retournâmes au dortoir où nous passâmes une bonne heure à nettoyer Kaiminus de sa peinture, avant d’aller à notre tour dans le pays des rêves. Chacun de retour dans sa Pokéball, hormis mon starter qui ronflait à côté de moi dans mon lit, c’est entre deux de ses ronflements que je cru voir une voie se dessiner pour moi.
Et si…